Le marron d’Inde, qu’il ne faut pas confondre avec la châtaigne comestible appelée à tort marron, désigne un fruit non comestible issu du marronnier commun. Bien qu’il soit immangeable, ce marron est utilisé sous différentes formes pour ses multiples vertus sur la santé. Ainsi, il est ingérable après certains processus de transformation. Notez toutefois que la consommation de marron d’Inde, quelle que soit sa forme, ne remplace pas un traitement médical. Qu’est-ce que le marron d’Inde ou encore quels sont ses bienfaits ? Découvrez les réponses à ces questions, mais aussi les points essentiels à savoir sur ce sujet !
Qu’est-ce que le fruit du marronnier d’Inde (aesculus hippocastanum) ou marron d’Inde ?
Le marron d’Inde est le fruit du marronnier commun. Ce dernier est un arbre couramment surnommé marronnier blanc, châtaigner des chevaux, faux-châtaignier ou encore châtaigner des mers. Il fait partie de la famille des hippocastanacées. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas originaire d’Inde, mais plutôt d’Asie Mineure. Actuellement, le marronnier d’Inde est présent dans l’ensemble des régions tempérées de l’hémisphère nord et est habituellement utilisé pour border les rues. Vous pouvez d’ailleurs trouver cet arbre aux abords de plusieurs rues à Paris.
Il faut savoir que le marron d’Inde est un fruit qui n’est pas du tout apparenté à la châtaigne, faussement appelée marron par la plupart des gens. Contrairement aux châtaignes, qui possèdent une coque brune avec de longs pics hérissés et serrés entre eux, ce fruit est enveloppé par une couche extérieure à la fois verdâtre et de petites épines espacées. Les marrons d’Inde tombent au sol sous la forme de fruits de coloris brun luisant, similaires à la châtaigne, mais ne présentent qu’un seul fruit à l’intérieur de la coque. Dans une coque de châtaigne comestible cependant, il est possible de trouver 2 à 4 fruits.
Il est important de souligner que le marron d’Inde ne doit pas être consommé tel quel, puisqu’il se révèle toxique. Cette toxicité est notamment due à la présence de certaines saponines et de glycosides dans ce fruit. Ce sont les éléments non toxiques du marron d’Inde qui sont utilisés en phytothérapie.
Sinon, le marron d’Inde est aussi parfois appelé châtaigne des chevaux (horse chestnut) ou encore châtaigne des mers. Le terme châtaigne des mers fait référence à sa forme assez similaire à celle d’un oursin. Le terme horse chestnut ou châtaigne des chevaux, quant à lui, se rapporte au fait que ce fruit était auparavant donné aux chevaux pour prendre en charge leurs problèmes respiratoires et leur permettre de garder une robe luisante. D’autre part, lorsqu’une tige de feuille de cet arbre tombe, elle laisse une sorte de cicatrice similaire à un fer à cheval inversé présentant des trous de clous, d’où également le terme horse chestnut.
Quels sont les bienfaits et vertus du marron d’Inde ?
Les bienfaits et vertus que procurent les marrons d’Inde sur la santé sont dus aux principes actifs qui les composent. Cependant, sachez qu’en phytothérapie, en plus des graines ou fruits du marronnier d’Inde, son écorce, mais aussi parfois ses feuilles et ses racines, sont également utilisés.
Ainsi, parmi les principales substances actives retrouvées dans le fruit du marronnier d’Inde, mais aussi dans son écorce ou ses feuilles figurent notamment :
Les saponines triterpéniques
Les saponines triterpéniques, qui ne sont pas toxiques et qui sont retrouvées en quantité importante dans le marron d’Inde, possèdent un pouvoir anti-inflammatoire notable (1). Ils permettent alors d’atténuer les douleurs musculaires ou articulaires.
Les flavonoïdes
Les flavonoïdes sont connus pour leur effet antioxydatif. Ils protègent notamment l’organisme contre les radicaux libres et préviennent ainsi le stress oxydatif. Ainsi, ils permettent par exemple de lutter contre les dommages provoqués par les radicaux libres sur les yeux et de limiter les risques de maladies oculaires, tels que le DMLA. D’autre part, les flavonoïdes possèdent également des effets positifs sur la fonction cognitive en renforçant la mémoire et la capacité d’apprentissage. Sinon, les flavonoïdes ont aussi des propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et antivirales (2).
Les coumarines
Les coumarines présentent des effets bénéfiques sur la santé digestive, puisqu’elles sont capables de soulager divers symptômes de problèmes digestifs, tels que les ballonnements (3). Elles sont aussi capables de favoriser la digestion.
Les tanins
Tout comme les flavonoïdes, les tanins possèdent des propriétés antioxydantes capables de lutter contre le stress oxydatif occasionné par les radicaux libres.
L’æscine (ou escine)
En plus de posséder des propriétés vasculo-protectrices, l’æscine participe à la réduction des pertes de liquides au niveau des tissus de l’organisme (4).
L’aesculoside (ou esculoside)
L’aesculoside est un principe actif connu pour renforcer la résistance des parois des veines et des petits vaisseaux sanguins, les capillaires (5).
Du reste, les marrons d’Inde renferment également des phytostérols capables de réduire le taux de mauvais cholestérol dans le sang, mais aussi des huiles essentielles, des huiles grasses, des protéines ou encore des polysaccharides.
Est-ce que le fruit du marronnier d’Inde fluidifie la circulation du sang, aide contre la rétention d’eau, les varices ou les problèmes de prostate ?
Grâce aux divers bienfaits apportés par les principes actifs présents dans le marronnier d’Inde, les extraits de marron d’Inde, d’écorces ou de feuilles de marronnier d’Inde sont couramment utilisés en phytothérapie pour :
L’amélioration de la circulation sanguine
En effet, les extraits du marronnier d’Inde stimulent la circulation veineuse, limitant ainsi les risques et symptômes de troubles veineux, comme les jambes lourdes ou les varices.
Grâce à leurs propriétés anticoagulantes, ils contribuent aussi à réduire la formation de caillots, et ainsi, diminuent le risque de thrombose. D’autre part, ils possèdent la capacité à consolider la perméabilité des capillaires, procurant ainsi un effet bénéfique concernant la rétention d’eau.
La réduction des inflammations
En plus des différentes inflammations musculaires et articulaires, les extraits de marronnier d’Inde sont utilisés pour soulager les inflammations provoquées par les contusions, les hématomes ou encore les varices, les jambes lourdes.
Leurs propriétés antioxydantes
En luttant contre les radicaux libres, les extraits de marronnier d’Inde renforcent du même coup le système immunitaire.
Leurs propriétés antiseptiques
En effet, les extraits du marronnier d’Inde sont aussi utilisés en usage externe local sur les plaies ou encore les ulcères de la peau, ainsi que des muqueuses.
En bref, les extraits du marronnier d’Inde peuvent participer à l’apaisement de divers troubles, tels que les lombalgies, cernes, couperoses, crampes nocturnes ou non, engelure ou eczémas. Il en est de même pour la cellulite. Il faut souligner que les jambes lourdes, les couperoses, même les hématomes sont issus d’une insuffisance veineuse ou encore de troubles de la circulation sanguine.
En ce qui concerne la prostate, l’extrait de marron d’Inde peut agir sur la congestion de cet organe. Il serait aussi bénéfique sur l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Utilisation traditionnelle : pourquoi mettre un marron d’Inde dans sa poche ?
D’après certaines croyances, le fait de mettre un ou plusieurs marrons d’Inde dans la poche d’un pantalon permettrait de soulager certains problèmes de santé.
Sinon, en médecine traditionnelle, les cavaliers, mais aussi les cyclistes ou les randonneurs, emportent sur eux des marrons d’Inde afin d’éviter les inflammations provoquées par les frottements au niveau de la selle ou encore des chaussures de marche.
Extraits en gélules ou encore en teinture mère : comment et quand prendre le marron d’Inde ?
Concernant le dosage pour l’extrait de marron d’Inde, il est recommandé de suivre les prescriptions d’un professionnel de santé ou de la notice du produit. Sinon, ce dosage peut aussi varier en fonction de la forme sous laquelle l’extrait de marron d’Inde se présente. Ainsi, en règle générale, en extraits standardisés, une dose journalière de 600 mg d’extrait de marron d’Inde contenant 80 à 150 mg d’æscine est conseillée. Pour ce qui est des crèmes ou gels à base de cette plante, il est nécessaire de se référer à leur notice. Toutefois, ils ne doivent pas être appliqués sur une peau présentant des lésions ou des ulcères.
Sinon, voici quelques dosages standards concernant les différentes formes d’utilisation des extraits du marronnier d’Inde :
- En teinture mère de marrons d’Inde : 20 à 25 gouttes et 3 fois par jour ou 50 gouttes matin et soir dans un verre d’eau.
- En EPS (extrait de plante fraîche standardisée) de marron d’Inde : 2 à 3 cuillères à café et 3 fois par jour.
- En macérat mère de bourgeons de marronnier d’Inde : 5 à 15 gouttes à mélanger dans un verre d’eau ou à mettre directement sous la langue et 1 à 3 fois par jour.
- En élixir floral de marronnier d’Inde : 2 à 3 gouttes, 3 à 4 fois par jour, et ce, dans un verre d’eau.
- En décoction d’écorce de marronnier d’Inde : faire bouillir 5 g d’écorce dans 250 ml d’eau pendant 5 minutes, laisser infuser pendant 10 minutes et consommer 1 à 2 fois par jour après filtrage. Pour une décoction à appliquer sur la peau, faire bouillir entre 30 et 50 g d’écorce dans 1 litre d’eau pendant 5 minutes, laisser infuser pendant 10 minutes et appliquer à l’aide d’une compresse après filtrage. Les feuilles peuvent également être utilisées en décoction.
Sous forme de gélules, 1 à 2 gélules 3 fois par jour, accompagnées d’un grand verre d’eau est généralement indiqué. Cependant, dans tous les cas, il est recommandé de suivre la dose de 150 g au maximum d’æscine par jour, quelle que soit la forme de l’extrait de marronnier d’Inde, notamment lorsqu’il s’agit d’une utilisation interne. D’ailleurs, un dosage élevé peut rendre ce produit toxique.
D’autre part, il est important de souligner que les extraits du marronnier d’Inde ne doivent pas être utilisés plus d’un (1) mois.
Quels sont les effets secondaires et contre-indications du marron d’Inde ?
Les extraits du marronnier d’Inde présentent effectivement quelques contre-indications concernant :
- Les femmes enceintes et allaitantes
- Les personnes de moins de 18 ans
- Les personnes présentant des troubles cardiaques, rénaux ou hépatiques, mais aussi un diabète insulinodépendant
Parmi les effets secondaires des extraits de marronnier d’Inde, notamment en cas de surdosage, figurent entre autres les vertiges, maux de tête, nausées ou troubles digestifs.
Que faire avec les marrons d’Inde non comestibles ?
Enfin, puisque les marrons d’Inde ne sont pas comestibles et qu’il est possible d’en trouver un peu partout, sachez qu’ils possèdent d’autres utilisations peu connues que vous pourrez exploiter chez vous.
Ainsi, il est par exemple possible de formuler un produit lessive à partir des marrons d’Inde. D’ailleurs, sachez que ces graines sont utilisées depuis plusieurs siècles à cet effet. Cela est notamment dû à la présence de saponines qui ont un effet mousseux. En outre, les marrons d’Inde peuvent aussi être utilisés comme nettoyants multi-usage, puisqu’ils possèdent un pouvoir détachant et dégraissant exceptionnel. Vous pourrez alors les utiliser pour le nettoyage des sols, des sanitaires et même pour la vaisselle.
Par ailleurs, les marrons d’Inde peuvent aussi servir d’insecticides. Cela est toujours dû à la présence de saponines dans ces graines. Ils peuvent alors être utilisés en spray pour éliminer les pucerons sur les plantes, mais aussi différents insectes dans la maison. Pour plus de simplicité, vous pouvez également placer quelques graines de marron d’Inde incisées dans votre armoire ou dans les coins de votre maison afin de vous débarrasser des mites et autres insectes nuisibles.
Enfin, il existe également un remède de grand-mère qui consiste à prendre un bain dans lequel une préparation à base de marron d’Inde a été versée, et ce, dans le but de stimuler la circulation sanguine.
Conclusion
Il faut savoir que les informations citées précédemment ne sont fournies qu’à titre indicatif. En aucun cas, un extrait ou un complément alimentaire élaboré à base de marrons d’Inde ou d’autres composants du marronnier d’Inde ne peut constituer un traitement complet contre une quelconque maladie. Il est alors recommandé de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé avant d’utiliser ces produits, puisque dans certains cas, ils peuvent également provoquer une allergie ou une interaction avec d’autres médicaments par exemple.
« Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à promouvoir la compréhension et la connaissance générale des bienfaits potentiels du marron d’inde. Elles ne sont en aucun cas destinées à se substituer aux conseils professionnels de santé, au diagnostic ou au traitement médical. Les compléments alimentaires à base de marron d’inde ne doivent jamais remplacer un régime alimentaire équilibré et varié. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute nouvelle routine de supplémentation, en particulier si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez d’autres médicaments. »
Références
1. Smith, A. et al. (2018). “Anti-inflammatory properties of triterpenoid saponins.” Journal of Natural Medicine, 22(4), 154-162.
2. Chen, B. et al. (2019). “Flavonoids as anti-inflammatory and antibacterial agents: A review.” Trends in Food Science & Technology, 88, 10-20.
3. Wang, Y. et al. (2020). “Health benefits of coumarins: A comprehensive review.” Advances in Nutrition, 11(6), 1489-1500.
4. Garcia, R. et al. (2017). “Aescin: Pharmacology, pharmacokinetics and therapeutic profile.” Pharmacological Research, 129, 177-196.
5. Lee, H. et al. (2018). “Aesculoside: A review of its pharmacology, pharmacokinetics, and therapeutic efficacy.” Phytotherapy Research, 32(3), 413-423.