Fatigué ? Et si cela venait de vos problèmes de digestion ?

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Sommaire

L’essentiel en 3 points
– Notre microbiote intestinal est constitué d’un ensemble de microorganismes essentiels au bon déroulement de notre digestion.
– Les désordres digestifs peuvent engendrer de la fatigue.
– Soigner son hygiène de vie est important pour conserver un bien-être digestif

Vous vous sentez fatigué ? Vidé ? Après tout, qui ne l’a jamais été ? Quand on se met à chercher la cause, on regarde généralement du côté du mode de vie, du stress ou encore du manque de sommeil. Finalement, nous sommes peu nombreux à se pencher sur nos intestins et sur la digestion. Pourtant, le lien entre une mauvaise digestion et la fatigue est maintenant bien établi. Alors comment les désordres digestifs peuvent-ils nous épuiser ? Quelles sont les solutions pour maintenir notre confort intestinal ?

  Le saviez-vous ?
Au cours d’une vie, nous ingérons 30 tonnes de nourriture, soit l’équivalent d’une baleine. Le rôle de notre système digestif dans la transformation des aliments en nutriments est donc primordial. Qui plus est, il s’agit de la plus grande surface d’échange entre le milieu extérieur (la nourriture) et le milieu intérieur où sont situés nos organes.
Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?
Logé au sein de nos intestins, notre microbiote a un rôle décisif dans notre digestion. Ce microbiote est composé de milliards de micro-organismes vivant en harmonie (1). En comparaison, nous avons plus de bactéries, de champignons, de parasites,’¦ dans notre tube digestif que de cellules dans notre corps. Cette flore intestinale recouvre majoritairement les parois de notre intestin grêle et de notre colon. Elle contient à la fois des ‘bonnes bactéries‘ qui nous sont bénéfiques et des ‘mauvaises bactéries’ qui en excès peuvent nous être défavorables.
L’équilibre entre toutes ces populations est donc crucial pour maintenir le bien-être de notre organisme et de ses différentes fonctions dont la digestion.

La fatigue et la piste digestive
De base, le processus digestif consomme de l’énergie. Autrement dit, notre organisme dépense de nombreuses calories pour manger, digérer et assimiler les nutriments. Par ailleurs, certains nutriments comme les protéines et les lipides demandent plus d’énergie pour être digérés. Vous comprenez donc mieux la raison du fameux coup de mou après un repas, et d’autant plus quand celui-ci a été copieux.
Alors, essayez d’imaginer un petit peu ce qu’il se passe lors de problèmes digestifs. Dans ce cas, la digestion est plus lente et plus difficile. Cela demande davantage d’effort à  notre système digestif, pouvant affecter notre vitalité. De plus, certains nutriments essentiels risquent d’être mal absorbés. Certaines vitamines, protéines, minéraux,’¦ agissent dans notre organisme pour nous aider à réduire la fatigue. Si ces derniers sont mal assimilés, il est donc possible que nous nous sentions plus épuisés. Sans oublier que les désordres intestinaux sont bien souvent la cause d’inconforts et de stress pouvant à la longue être sources de fatigue.
D’autre part, les perturbations digestives peuvent être engendrées par un déséquilibre du microbiote, aussi appelé dysbiose. Des chercheurs ont d’ailleurs montré qu’il existait un lien entre la dysbiose et la fatigue (2). D’autres ont observé que certains types de bactéries étaient davantage présents chez les personnes fatiguées et ayant des troubles digestifs que chez les autres (3). Ces bactéries seraient la cause de désordres métaboliques comme la fatigue.

Assurez-vous une bonne digestion au quotidien
Tout d’abord, pour conserver un confort digestif, il est nécessaire de soigner son alimentation. En cette période estivale, il est facile de se laisser tenter par les nombreux apéritifs et barbecues. Rassurez-vous, il ne s’agit pas de faire une croix dessus ! Profitez-en avec modération et tentez de limiter votre consommation d’aliments trop gras et difficiles à digérer. Tout en sachant néanmoins que la tolérance digestive est différente selon les individus. Certaines personnes préféreront s’éloigner du chou par exemple alors que chez d’autres, il n’aura aucune incidence digestive. À vous de mettre de côté les aliments qui pourraient vous causer du tort.
En tout temps, il est préférable de manger équilibré, varié et de miser sur les fibres. Ces dernières sont un type de glucides et ne sont pas digérées. Elles sont indispensables à une bonne digestion. Elles régulent le transit, favorisent la sensation de satiété et limitent l’absorption du sucre ou du cholestérol. Les fibres nourrissent aussi les ‘bonnes bactéries’ qui cohabitent dans notre système digestif (4). Vous pouvez les retrouver dans les légumineuses (lentilles, pois chiche, haricots secs), les légumes, les fruits, les céréales complètes. Mais prenez garde, en excès, elles peuvent être irritantes pour vos intestins !

Pour votre bien-être digestif, il est également conseillé d’adopter une bonne hygiène de vie :
– Prendre le temps de bien mâcher et de manger doucement,
– De bien s’hydrater (au moins 1,5 L d’eau par jour),
– Pratiquer une activité physique régulière,
– Veiller à avoir un sommeil de qualité,
– Diminuer sa consommation de tabac et d’alcool
Enfin, certaines solutions permettent de rétablir l’équilibre de la flore intestinale.

Références :
1.INSERM : Microbiote intestinal (flore intestinale), Une piste sérieuse pour comprendre l’origine de nombreuses maladies. Lien : https://www.inserm.fr/dossier/microbiote-intestinal-flore-intestinale/
2.Giloteaux, L., Goodrich, J.K., Walters, W.A. et al. Reduced diversity and altered composition of the gut microbiome in individuals with myalgic encephalomyelitis/chronic fatigue syndrome. Microbiome 4, 30 (2016). https://doi.org/ 10.1186/s40168-016-0171-4
3.Nagy-Szakal, D., Williams, B.L., Mishra, N. et al. Fecal metagenomic profiles in subgroups of patients with myalgic encephalomyelitis/chronic fatigue syndrome. Microbiome 5, 44 (2017). https://doi.org/10.1186/s40168-017-0261-y
4.Holscher HD. Dietary fiber and prebiotics and the gastrointestinal microbiota. Gut Microbes. 2017 Mar 4;8(2):172-184. doi: 10.1080/19490976.2017.1290756. Epub 2017 Feb 6. PMID: 28165863; PMCID: PMC5390821.