Les gênes urinaires : symptômes et causes

brulure urinaire

Sommaire

Vous ressentez des envies fréquentes d’uriner et des brûlures à la miction ? Il s’agit sûrement d’une cystite, une infection urinaire localisée au niveau de la vessie. Elle est fréquente chez la femme. Il existe d’autres causes expliquant les gênes urinaires. Tour d’horizon.

I. Pourquoi est-ce que je ressens une envie fréquente d’uriner ?

Une personne élimine en moyenne 700 à 3 000 ml d’urine par jour. Un adulte urine généralement 4 à 6 fois par jour, majoritairement dans la journée. Une miction excessive signifie un volume d’urine accru (polyurie) ou une envie fréquente d’uriner (1).

Les causes les plus courantes d’une envie fréquente d’aller aux toilettes sont :

Concernant la polyurie, elle peut être due à un diabète (sucré et insipide), une consommation excessive de boissons ou les effets secondaires d’un traitement.

II. C’est quoi l’inconfort urinaire ?

L’inconfort urinaire résulte d’une accumulation de bactéries dans une ou plusieurs parties du système urinaire (reins, vessie, urètre ou prostate) (2). Ces gênes sont causées par la présence de micro-organismes : l’Escherichia Coli (dans environ 80 % des cas). Cette bactérie qui compose la flore intestinale peut migrer dans le tractus urinaire. Ce problème touche davantage les femmes du fait de la proximité du canal urinaire avec le vagin et l’anus. Les germes peuvent ainsi passer et se répandre rapidement dans le système urinaire.

A. Symptômes 

L’inconfort urinaire se manifeste de différentes manières selon le sujet atteint :

  • La rétention urinaire ;
  • L’incontinence ;
  • Une envie fréquente d’uriner ;
  • Une sensation de brûlure à la miction ;
  • Des urines troubles.

B. Causes 

De multiples raisons peuvent causer les gênes urinaires. Elles peuvent résulter d’une infection de la vessie, mais pas que. Chez les personnes diabétiques, les nerfs qui contrôlent la vessie peuvent être affectés, provoquant une incontinence. Le risque de développer un inconfort urinaire est aussi décuplé chez les femmes ayant souffert d’une descente d’organes postnatale, ou d’une tumeur vaginale ou ovarienne. Les troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou encore les lésions de la moelle épinière font aussi partie des facteurs favorisant les troubles urinaires.

Chez les hommes, la chirurgie de la prostate ou du rectum peut occasionner un dérèglement du système urinaire se traduisant par une incontinence temporaire ou permanente. Par ailleurs, avec l’âge, la taille de la prostate augmente, ce qui exerce une pression sur l’urètre. Résultat : une envie fréquente d’uriner, de jour comme de nuit.

III. Quelle est la différence entre cystite et infection urinaire ? 

La cystite est la principale cause des envies fréquentes d’uriner.

A. C’est quoi une cystite ?

Il s’agit d’une infection bactérienne localisée au niveau de la vessie. Dans la majorité des cas, elle est causée par un micro-organisme appelé « Escherichia coli ».

B. Comment attrape-t-on une cystite ?

La bactérie Escherichia coli est présente naturellement dans le côlon et le rectum. Il arrive qu’elle migre vers l’urètre, remonte dans la vessie et se multiplie. Les épisodes de cystite sont plus fréquents chez les femmes en raison de la proximité du canal urinaire et de l’anus et aussi à cause de la faible longueur de l’urètre. Il faut savoir qu’une femme est touchée par cette inflammation de la vessie au moins une fois dans sa vie. Les risques sont plus élevés au début de l’activité sexuelle et après la ménopause.

C. Brûlures et douleurs à la miction : quels sont les premiers symptômes d’une infection urinaire ?

La cystite survient de manière plus ou moins brutale. Cette infection de la vessie associe plusieurs symptômes :

  • Des brûlures ou des douleurs à la miction ;
  • Des douleurs du bas ventre ;
  • Une sensation de poids dans le bas du ventre ;
  • Une envie impérieuse d’uriner ;
  • Une envie d’uriner très fréquemment, mais en petite quantité (pollakiurie) ;
  • Des urines troubles avec une odeur inhabituelle et éventuellement des traces de sang.

D. Différence entre infection de la vessie et infection des reins

Même si les gênes urinaires sont sans conséquences graves pour la santé, il ne faut pas les négliger pour autant. Si l’infection de la vessie n’est pas correctement prise en charge, elle peut se transformer en infection des reins (3). La cystite n’est pas accompagnée de douleurs lombaires, car elle touche principalement la vessie. En revanche, la présence d’une fièvre indique une infection des reins ou pyélonéphrite. Voici les signes qui doivent vous alerter :

  • Une fièvre supérieure à 38,5 °C ;
  • Des frissons ;
  • Un malaise général ;
  • Des douleurs dans la fosse lombaire ;
  • Des troubles digestifs (vomissements, ballonnements, diarrhée…).

Le diagnostic est confirmé par un examen biologique des urines, une prise de sang et une échographie rénale.

IV. Comment savoir si on a une infection urinaire ?

Les gênes urinaires sont bénignes dans la majorité des cas, mais une consultation médicale s’avère nécessaire si elles sont récurrentes. Le professionnel de la santé débutera la consultation par un interrogatoire des symptômes pour déterminer la cause des troubles urinaires. Il pourra demander une analyse d’urines rapide via des tests urinaires sur bandelettes. Ce procédé permet de détecter la présence de leucocytes (globules blancs) et de nitrites dans les urines. Le médecin pourra pousser plus loin les analyses via un examen cytobactériologique des urines en laboratoire si les symptômes persistent après la prise d’antibiotiques, si l’infection est récurrente ou en cas de fièvre (4).

Enceinte : quel est le risque avec une infection de la vessie ?

Durant la grossesse, il est assez fréquent qu’une femme souffre d’une infection urinaire en raison des bouleversements hormonaux qui fragilisent la flore vaginale et urinaire. Par ailleurs, lorsque le tour de ventre augmente, l’utérus comprime les voies urinaires et la vessie pouvant perturber leur fonctionnement. Rassurez-vous, votre bébé ne court aucun risque si l’infection est bien traitée. Dans le cas contraire, cela augmente le risque de déclencher des contractions, et donc un accouchement prématuré.

V. Gênes urinaires : les hommes ne sont pas à l’abri

Bien que les gênes urinaires touchent majoritairement les femmes, les hommes ne sont pas à l’abri pour autant. En effet, ces désagréments peuvent apparaître avec l’âge (à partir de 50 ans). Ils sont souvent liés à l’augmentation du volume de la prostate entraînant une compression de l’urètre, donc une difficulté à la miction. Ce trouble favorise la prolifération de bactéries.

A. Les symptômes de l’inconfort urinaire masculin

À part la difficulté à la miction, les gênes urinaires chez l’homme peuvent se manifester de différentes manières :

  • Envie fréquente d’uriner pendant la nuit ;
  • Besoin fréquent et impérieux d’uriner ;
  • Difficultés à vidanger complètement la vessie ;
  • Flux urinaire réduit ;
  • Quelques gouttes retardataires.

B. Les facteurs favorisants

Outre l’âge, divers facteurs favorisent l’inconfort urinaire chez l’homme (5).

  • Le stress;
  • L’anxiété ;
  • Le surmenage,
  • La fatigue;
  • Une alimentation déséquilibrée ;
  • Le tabagisme ;
  • La sédentarité ;
  • Le diabète ;
  • Une hypertension.

VI. Comment soigner une bactérie dans les urines ?

Le traitement d’une infection urinaire se base avant tout sur les antibiotiques. Le médecin vous prodiguera en plus des conseils sur les conduites à tenir au quotidien pour assurer le confort urinaire et éviter une récidive.

A. Le traitement médical d’une infection urinaire

En cas de gêne urinaire simple, le médecin prescrira la prise d’un antibiotique en unidose. En revanche, pour une infection à répétition ou si le traitement n’est pas efficace, il procédera à une analyse d’urines pour déterminer le meilleur antibiotique. S’en suivra un traitement de plusieurs jours, mais les symptômes désagréables devraient disparaître au bout de 2 ou 3 jours.

B. Le cranberry pour guérir naturellement d’une infection urinaire

Il existe des remèdes naturels efficaces pour venir à bout de votre infection urinaire et prévenir les récidives, à commencer par la canneberge (cranberry en anglais) (6). Ce fruit rouge acide, star de la cuisine d’Amérique du Nord, prévient la cystite en empêchant les bactéries d’adhérer aux parois de la vessie. Ce phénomène résulte de son action antiseptique. La canneberge se consomme aussi bien en jus qu’en poudre ou en comprimés.

VII. Que faire pour réduire le risque de gênes urinaires ?

La mise en place de règles quotidiennes simples permet de limiter les risques de développer une infection à l’origine des gênes urinaires, mais aussi les éventuelles complications et les récidives.

  • Boire suffisamment d’eau (au moins 1,5 litre par jour), car une mauvaise hydratation entraîne la prolifération des germes (7) ;
  • Consommer des aliments riches en fibres pour parer contre les problèmes de constipation ;
  • Porter des sous-vêtements en coton et éviter les vêtements trop serrés, car ils favorisent l’apparition de la cystite ;
  • Aux toilettes, s’essuyer de l’avant vers l’arrière ;
  • Éviter de se retenir trop longtemps avant d’aller aux toilettes ;
  • Uriner après chaque rapport sexuel afin d’éviter la transmission de bactéries ;
  • Adopter une bonne hygiène intime et utiliser de préférence un produit nettoyant doux au pH neutre.

Les gênes urinaires sont plus fréquentes chez les femmes que les hommes. Elles peuvent prendre des formes variées : envie fréquente d’uriner, incontinence, rétention, douleur et brûlure à la miction… Ces désagréments sont sans gravité pour la santé, mais doivent être traités pour éviter les complications graves. Un traitement antibiotique est généralement prescrit, mais il est possible de prévenir une récidive en adoptant des gestes simples au quotidien.

 

Références

 1. National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases. “Bladder Infection (Urinary Tract Infection—UTI) in Adults.

2. Hooton, T. M. “Pathogenesis of urinary tract infections: an update.” Journal of Antimicrobial Chemotherapy 46, no. suppl_1 (2000): 1-7.

3. Nicolle, Lindsay E. “Uncomplicated urinary tract infection in adults including uncomplicated pyelonephritis.” Urologic Clinics of North America 35, no. 1 (2008): 1-12.

4. Gupta, Kalpana, and Walter E. Stamm. “Outcomes associated with trimethoprim-sulfamethoxazole (TMP-SMX) prophylaxis in patients with recurrent urinary tract infections.” American Journal of Medicine 108, no. 1 (2000): 63-64.

5. Barry, Michael J. “Evaluation of symptoms and quality of life in men with benign prostatic hyperplasia.” Urology 46, no. 3 (1995): 34-41.

6. Jepson, Ruth G., Jonathan Craig, Gabriel L. Williams, and Chris Del Mar. “Cranberries for preventing urinary tract infections.” Cochrane Database of Systematic Reviews 10 (2012): CD001321.

7. Hooton, T. M. “Clinical practice. Uncomplicated urinary tract infection.” New England Journal of Medicine 366, no. 11 (2012): 1028-1037.