Introduction
L’incapacité à vider complètement sa vessie est un trouble urinaire assez fréquent mais peut engendrer des problèmes plus importants de santé si elle perdure dans le temps. Découvrez les raisons pour lesquelles il est important de vider sa vessie plusieurs fois par jour. Découvrez également quelques conseils pour bien vider sa vessie.
I. Qu’est-ce que la rétention urinaire ?
La rétention urinaire ou dysurie est l’incapacité à commencer à uriner ou à vider complètement la vessie alors qu’elle est pleine. Après la miction, la personne a l’impression que sa vessie n’est pas complètement vidée. La rétention urinaire peut être aiguë ou chronique. Elle est généralement douloureuse dans sa forme aiguë, car la personne n’arrive plus à émettre une goutte d’urine. En revanche, elle peut passer inaperçue dans sa forme chronique.
Les signes d’une rétention urinaire sont :
- Une difficulté à commencer à uriner ;
- Une difficulté à vider complètement la vessie;
- De petites quantités d’urine lors de la miction ;
- Un jet urinaire faible ;
- Une augmentation de la pression abdominale ;
- Une miction très fréquente ;
- Des douleurs dans le bas ventre ;
- Des besoins urgents d’uriner ;
- Une sensation de besoin d’uriner après la miction ;
- Une incontinence d’urgence ;
- Une augmentation de la pression abdominale ;
- Un grand besoin d’uriner alors qu’un grand effort est à réaliser pour émettre quelques gouttes d’urines.
A. Rétention urinaire et incontinence urinaire : difficulté à uriner ou impossible d’uriner
L’incontinence urinaire se traduit par une difficulté à retenir les urines tandis que la rétention est la difficulté à expulser les urines. Dans le cas d’une rétention urinaire, la personne n’arrive pas à vider complètement sa vessie alors que le corps continue à en produire. Par conséquent, les urines s’accumulent dans la vessie et finissent par déborder, entraînant une fuite urinaire.
B. Quelle est la contenance d’une vessie ?
La capacité de la vessie varie d’un individu à un autre. Toutefois, l’envie d’uriner est déclenchée à environ 300 ml de remplissage chez un homme adulte. La vitesse de remplissage est d’environ 60 ml/h.
Une vessie vide mesure environ 6 cm de longueur et 5 cm de largeur. Elle double de volume lorsqu’elle est pleine.
II. Pourquoi ma vessie ne se vide pas complètement ?
Si l’infection urinaire est plus courante chez la femme (1), la rétention urinaire est plus fréquente chez les hommes.
Les causes de la rétention urinaire chez l’homme :
- Des calculs rénaux ou vésicaux ;
- Une hypertrophie prostatique ;
- Une tumeur ou un cancer ;
- Un rétrécissement de l’urètre ;
- Une affection neurologique ;
- La prise de certains médicaments…
Les causes de la rétention urinaire chez la femme :
- Un accouchement par voie vaginale (2) ;
- Une faiblesse du muscle de la vessie ;
- Un calcul rénal ;
- Une maladie neurologique ;
- Un traumatisme au niveau du cerveau ou de la moelle épinière ;
- Une blessure pelvienne ;
- Un AVC ;
- Une infection urinaire ;
- Un prolapsus ;
- Un traitement médicamenteux…
III. Pourquoi faut-il vider sa vessie au maximum ?
Il est essentiel de vider complètement sa vessie entre 4 et 6 fois par jour (3). Si la vidange de la vessie n’est pas correctement effectuée, l’urine stagne, permettant ainsi aux bactéries de se développer et de proliférer dans l’appareil urinaire. La rétention urinaire peut causer une infection urinaire. Par ailleurs, si la vessie n’est pas vidée à temps, cela entraîne une distension de la paroi vésicale. À cause de la pression dans la vessie, l’urine peut remonter vers les reins et les endommager. Une vessie trop pleine est également une cause de l’incontinence urinaire. Bref, une rétention urinaire peut entraîner :
- Des infections urinaires pouvant évoluer vers une pyélonéphrite (infection du rein) ;
- Une insuffisance rénale aiguë par dilation des reins ;
- Des calculs rénaux ou vésicaux ;
- Une incontinence urinaire par regorgement ;
- Un claquage de vessie par dilatation (la vessie n’arrive plus à se contracter, car elle est trop dilatée) ;
- À un stade avancé, les uretères et le rein peuvent également se dilater pouvant ainsi entraîner une insuffisance rénale aiguë ou chronique.
IV. Comment vider totalement sa vessie ?
Certaines mauvaises habitudes lors de la miction sont à éviter comme le fait de forcer pour terminer plus vite (4). Prenez votre temps, il n’est pas nécessaire que le jet soit fort, laissez l’urine s’écouler lentement, mais sûrement. Par ailleurs, attendez quelques secondes après le dernier jet d’urine avant de vous lever. Asseyez-vous sur la cuvette et penchez-vous vers l’avant pour faciliter la miction.
Il est important de vous relaxer et de prendre votre temps lors de la miction.
V. Comment soigner une vessie qui ne se vide pas complètement ?
Le traitement de la rétention urinaire variera selon la cause. De ce fait, une consultation chez un urologue est nécessaire pour connaître l’origine de la rétention urinaire. Selon le diagnostic du médecin, le traitement peut être :
- Une rééducation du périnée pour renforcer les muscles du plancher pelvien ;
- Une rééducation comportementale pour apprendre à contrôler sa vessie ;
- Un autosondage intermittent pour permettre la vidange complète de la vessie ;
- Une intervention chirurgicale.
A. L’autosondage pour résoudre les problèmes de vidange de la vessie chez l’homme et la femme
L’autosondage est une technique permettant de vider complètement la vessie plusieurs fois par jour de façon mécanique. Elle est envisagée lorsqu’il n’est pas possible pour la personne de vider sa vessie de manière naturelle. Ce procédé consiste à introduire un fin tuyau appelé « sonde » dans l’urètre jusqu’à la vessie. L’urine se met à couler à travers la sonde jusqu’à la dernière goutte. L’autosondage permet d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de rétention urinaire.
B. Exercice de renforcement du plancher pelvien
La rééducation périnéale a pour objectif de renforcer les muscles du plancher pelvien, permettant de prévenir les risques d’incontinence urinaire ou de rétention urinaire. En effet, cet exercice aide à reprendre le contrôle de sa vessie. L’exercice de Kegel est une des techniques de rééducation du périnée. Il ne requiert aucun matériel et peut se faire n’importe où et à tout moment. Toutefois, pour observer des résultats, il est nécessaire de les effectuer quotidiennement, et ce, pendant plusieurs mois.
L’exercice de Kegel consiste à contracter les muscles du périnée pendant quelques secondes, à les relâcher, puis à recommencer.
C. La rééducation comportementale de la vessie pour lutter contre la miction fréquente
La miction fréquente (5) est l’un des symptômes de la rétention urinaire. La rééducation comportementale de la vessie permet de limiter les passages aux toilettes et de vider complètement sa vessie. Cette méthode consiste à développer une nouvelle attitude pour éviter d’aller aux toilettes sans que cela soit nécessaire. La rééducation comportementale apprend à aller aux toilettes dans un délai raisonnable et à vider correctement la vessie.
VI. Quelle boisson bien pour nettoyer la vessie ?
Il est important de vider la vessie afin d’éliminer les bactéries qui peuvent s’y infiltrer. L’une des conséquences de la rétention urinaire est l’infection urinaire. La vidange régulière permet de nettoyer la vessie et d’empêcher la prolifération des bactéries à l’origine de l’infection urinaire. Les plantes peuvent être utilisées pour maintenir le système urinaire en bon état.
- La busserole : elle possède des propriétés diurétiques, anti-inflammatoires et antibactériennes. Elle contribue ainsi à limiter la prolifération des bactéries.
- La bruyère : son action diurétique permet de favoriser la miction et d’empêcher l’urine de stagner dans la vessie.
- Le thym : il est connu pour être antiseptique, antibactérien et diurétique. Il est notamment utilisé pour la prévention des récidives de l’infection urinaire, mais aussi pendant les périodes de cystite.
- L’anis vert : renfermant de l’anéthol, l’anis vert contribue à lutter contre les bactéries et à soulager l’inflammation dans la vessie.
- La prêle des champs : elle contribue à renforcer les tissus de la vessie tout en favorisant la miction grâce à son action diurétique.
- L’ortie jaune : elle possède des vertus apaisantes et contribue ainsi à calmer les vessies hyperactives.
- L’orthosiphon : grâce à son action diurétique, cette plante facilite l’élimination de l’eau et est ainsi recommandée en cas de rétention urinaire.
VII. Comment prévenir une rétention urinaire ?
Il est possible de prévenir les inconforts urinaires par l’adoption d’une bonne hygiène au quotidien, de bonnes habitudes et d’un mode de vie sain. Pour préserver le fonctionnement du système urinaire, il est important de :
- S’hydrater suffisamment : boire au minimum 1,5 l d’eau par jour, à répartir tout au long de la journée. Les boissons sucrées, alcoolisées et les boissons contenant de la caféine sont à éviter.
- Uriner lorsque l’envie se présente, sans forcer tout en veillant à bien vider complètement sa vessie.
- Éviter l’excès d’hygiène, les vêtements trop serrés, les douches vaginales ou encore les produits d’hygiène parfumés.
- Respecter une alimentation saine, variée et équilibrée.
Conclusion
Bref, il est important de ne pas minimiser certains soucis tels que l’incapacité à vider complètement sa vessie. Si les gênes peuvent être tolérables au début, elles peuvent devenir plus graves si la rétention urinaire n’est pas correctement prise en charge. Il est ainsi nécessaire de consulter un médecin dès que des signes d’inconforts urinaires apparaissent. Toutefois, il est important de prendre soin du système urinaire au quotidien pour prévenir les troubles urinaires tels que la rétention urinaire ou l’incontinence urinaire.
« Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à promouvoir la compréhension et la connaissance générale sur la rétention urinaire. Elles ne sont en aucun cas destinées à se substituer aux conseils professionnels de santé, au diagnostic ou au traitement médical. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute nouvelle routine de supplémentation, en particulier si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez d’autres médicaments. »
Références
1. “Management of Chronic Urinary Retention in Men” par Marcus J. Drake et Rizwan Hamid, in European Urology, Volume 59, Issue 6, June 2011, Pages 911-920.
2. “Female Pelvic Medicine and Reconstructive Surgery” par Nirit Rosenblum, May 2020.
3. “Voiding Dysfunction: Diagnosis and Treatment” par Uma Shanmugasundaram et Anthony J. Schaeffer, in American Family Physician, Volume 96, Issue 12, December 2017, Pages 776-783.
4. “A Pilot Study on the Effectiveness of Different Volume-based Voiding Regimens in Improving Bladder Emptying and Urinary Continence in Patients with Urinary Retention” par Abdullah Al-Shukri et al., in Current Urology, Volume 13, Issue 1, 2019, Pages 35-41.
5. “Behavioral Therapy for Overactive Bladder: Toileting and Fluid Management” par Cheryl B. Gaddis, in Urologic Nursing, Volume 33, Issue 5, September/October 2013, Pages 228-236.
