Comment attrape-t-on une infection urinaire ?

infection urinaire femme

Sommaire

L’infection urinaire est une inflammation de la vessie qui peut provoquer une sensation de brûlure lors de la miction et un besoin fréquent d’uriner. En règle générale, elle nécessite un traitement, notamment chez les personnes fragiles. Comment contracte-t-on une infection urinaire ou encore comment la traiter ? Découvrez les points essentiels à savoir sur ce sujet !

I. Qu’est-ce qu’une infection urinaire ou une cystite, une urétrite ou une pyélonéphrite ? 

Une infection urinaire est en premier lieu une contamination de la vessie par une bactérie, généralement l’« Escherichia coli ». Toutefois, d’autres bactéries ou même micro-organismes peuvent la provoquer.

Lorsque l’infection urinaire se localise uniquement au niveau de la vessie, elle est alors appelée cystite ou infection urinaire basse. Il faut savoir que cette infection peut également toucher d’autres parties du système urinaire, comme l’urètre et les reins.

Si au niveau de l’urètre, ce type d’infection urinaire est appelé urétrite, au niveau des reins, elle est nommée pyélonéphrite ou infection urinaire haute. Elle peut aussi contaminer les uretères, de petits canaux permettant le passage de l’urine entre les reins et la vessie. 

L’infection urinaire est assez fréquente chez la femme et les personnes âgées. Chez l’homme jeune, elle est plutôt rare, notamment à cause de la longueur de l’urètre. Cette infection peut également toucher les enfants.

A. Homme, femme ou enfant : comment peut-on attraper une infection urinaire ? 

En fonction du sexe ou de l’âge, une infection urinaire peut avoir différentes origines

1. Chez la femme 

Chez la femme, comme évoqué plus haut, dans la majorité des cas, la bactérie Escherichia coli provoque une infection urinaire. Cette bactérie se retrouve naturellement au sein du tube digestif et ainsi, au niveau du colon et du rectum. La cystite est alors fréquente chez la femme à cause de la proximité entre l’anus, le vagin, notamment le méat urinaire. C’est notamment l’urètre assez court de la femme qui permet aux bactéries d’atteindre facilement la vessie. Ainsi, le fait de ne pas s’essuyer les parties intimes de l’avant vers l’arrière peut par exemple causer une infection urinaire (1). D’autre part, d’autres facteurs favorisent le risque d’infection urinaire (cystite) chez la femme. Il peut par exemple s’agir :

  • D’un manque d’hydratation qui fait stagner l’urine et proliférer les bactéries (2)
  • De rapports sexuels favorisant le transport des bactéries depuis l’anus vers l’urètre 
  • D’un manque ou d’un excès d’hygiène intime
  • D’une modification hormonale qui altère la flore vaginale ou la fragilise (grossesse, ménopause, traitements antibiotiques, etc.)
  • Du contact avec de nouvelles bactéries (nouveau partenaire sexuel)
  • De l’utilisation d’un diaphragme ou de spermicides comme contraceptifs
  • De l’utilisation de tampons durant les règles
  • D’une incontinence urinaire
  •  

En outre, d’autres facteurs tels que le port de sous-vêtements serrés expliquent aussi l’apparition d’une infection urinaire.

2. Chez l’homme

Chez l’homme, s’il s’agit d’un jeune homme, comme évoqué plus haut, l’infection urinaire est plutôt rare. Cependant, lorsqu’elle apparaît, ses origines sont différentes de celles de femmes. En effet, chez un homme jeune, l’infection urinaire est souvent provoquée par des IST (infections sexuellement transmissibles) (3). Elle peut alors provenir de bactéries ou germes, tels que la Chlamydia trachomatis ou le gonocoque. 

Par contre, chez l’homme de plus de 50 ans, l’infection urinaire peut être plus fréquente. En plus des IST, elle peut aussi être provoquée par d’autres facteurs, tels qu’une maladie de la prostate, qui a tendance à troubler le flux urinaire et perturber la vidange de la vessie (4). Il peut par exemple s’agir d’un gonflement de la prostate (adénome de la prostate), de la prostatite ou encore du cancer de la prostate. D’autres troubles tels que le rétrécissement de l’urètre ou encore certains troubles neurologiques (sclérose en plaques, etc.) peuvent aussi en être la cause.

3. Chez l’enfant 

Chez un enfant, l’infection urinaire peut aussi avoir différentes causes. Chez un bébé, une mauvaise hygiène et des couches souillées portées trop longtemps entraînent une cystite (5). Un manque d’hydratation, le fait de porter un maillot de bain à la fois humide et serré pendant un long moment ou encore le fait de s’essuyer de l’arrière vers l’avant sont d’autres causes envisageables chez les petites filles à partir de 3 ans.

Sinon, chez un petit garçon, une infection urinaire est généralement provoquée par une anomalie anatomique au niveau du système urinaire, à l’instar d’un RVU (reflux vésico-urétéral) ou encore du rein unique. 

Il faut souligner que cette malformation du système urinaire peut aussi concerner les femmes, les hommes ou même les petites filles.

B. Quelles causes favorisent une infection urinaire chez la femme, l’homme ou l’enfant ? 

En effet, en plus de certaines maladies neurologiques ou encore des malformations de l’appareil urinaire, d’autres facteurs peuvent aussi favoriser la survenue d’une infection urinaire. C’est par exemple le cas : 

  • Pour le diabète, qui stimule le développement des bactéries dans l’urine à cause de la présence de sucre dans celle-ci 
  • Suite à une endoscopie vésicale, un sondage urinaire ou une intervention au niveau des voies urinaires
  • Après la prise de certains médicaments, tels que les antibiotiques, neuroleptiques, opiacés ou encore anticholinergiques
  • Pour les personnes sujettes à une immunodépression (VIH, cancer, etc.), car le corps ne peut plus se défendre normalement contre les bactéries
  • Pour les maladies rénales chroniques graves 
  • Pour le prolapsus génital et urinaire chez la femme 
  • Pour le fait de se retenir d’uriner
  • Etc.

Les personnes affaiblies ou âgées présentant des signes de fatigue, une faible endurance ou encore une perte de poids peuvent aussi facilement contracter une infection urinaire. En outre, un calcul urinaire ou rénal peut aussi en être le motif. Sinon, il faut également savoir que la survenue d’une infection urinaire peut parfois être d’ordre génétique.

II. Quels sont les signes ou symptômes d’une infection urinaire ? 

Dans la majorité des cas, les symptômes d’une infection urinaire, notamment d’une cystite, se traduisent par : 

  • Des envies fréquentes et pressantes d’uriner de jour comme de nuit
  • Une impression d’envie d’uriner permanente
  • Des inflammations lors de la miction 
  • Une certaine pesanteur, pression ou douleur au niveau du bas-ventre lors de la miction ou après
  • Une urine colorée et/ou trouble
  • Une éventuelle présence de sang dans l’urine
  • Une urine dégageant une odeur désagréable 
  • Une petite fièvre
  • Une sensation de malaise

S’il s’agit d’une infection urinaire qui s’est étendue aux reins ou pyélonéphrite, les symptômes suivants peuvent aussi apparaître : 

  • Une fièvre élevée supérieure à 38 °C
  • Des frissons
  • Des vomissements
  • Des douleurs lombaires (dans le bas du dos), au niveau de l’abdomen ou des organes sexuels 
  • Une fatigue inhabituelle 
  • Une dégradation de l’état général

En cas de pyélonéphrite, les symptômes classiques d’une cystite (inflammations et envies fréquentes d’uriner) ne sont pas forcément présents. 

Sinon, chez un enfant, notamment les bébés, les symptômes d’une infection urinaire peuvent se traduire par : 

  • Une urine colorée, malodorante et avec d’éventuelles traces de sang
  • Des pleurs lors de la miction
  • Des fuites urinaires
  • Un changement d’humeur
  • Une fièvre
  • Une fatigue
  • Une perte d’appétit
  • Une perte de poids
  • Des vomissements
  • Des maux de ventre (diarrhée)
  • Une suspension de la croissance

Quoi qu’il en soit, en cas de doute sur la présence d’une infection urinaire, il est recommandé de se rendre auprès d’un médecin pour une consultation.

III. Que faire en cas de problème d’infection urinaire ou comment la soigner ?

Face à une infection urinaire, un traitement médical est toujours indispensable, même si des solutions naturelles comme la bruyère ou la canneberge existent. Mais avant cela, il peut être nécessaire d’effectuer un diagnostic. Ce dernier peut se faire à travers un simple interrogatoire ou un examen clinique accompagné d’un test sur une bandelette urinaire. 

En ce qui concerne le traitement médical, il se traduit généralement par la prescription d’un antibiotique dédié à la zone urinaire concernée. Dans le cas d’une infection urinaire simple, un antibiotique en unidose est généralement prescrit. Le fait de se rendre chez un médecin est primordial, puisque ces antibiotiques ne sont pas accessibles sans ordonnance. 

En outre, en cas de récidive, d’infection urinaire causée par une IST ou d’un problème de prostate par exemple, le traitement adapté peut être plus long. En amont, le médecin peut aussi effectuer des examens complémentaires, tels qu’une échographie de la vessie, une cystoscopie ou encore un examen cytobactériologique des urines (ECBU). D’ailleurs, sachez que dans le cas d’un gonflement de la prostate, notamment chez les seniors, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

Pour l’atténuation des douleurs, des antalgiques, des analgésiques ou des antispasmodiques peuvent également être prescrits. 

IV. Combien de temps dure un traitement contre une infection urinaire ?

En fonction des cas, le traitement d’une infection urinaire est plus ou moins long. Toutefois, comme cité précédemment, s’il s’agit d’une cystite simple, un antibiotique en unidose peut suffire. 

Quoi qu’il en soit, il est toujours conseillé de respecter la durée du traitement prescrit par le médecin afin d’éviter les récidives ou pour empêcher les bactéries concernées de développer des résistances aux antibiotiques. 

D’autre part, sachez qu’une infection urinaire qui n’est pas traitée ou mal traitée peut par la suite présenter des complications. Ainsi, si la cystite peut évoluer en pyélonéphrite et altérer la fonction motrice des reins, chez l’homme, elle risque d’évoluer en septicémie, abcès de la prostate ou encore douleurs lors de l’éjaculation. 

Conclusion

En cas de symptômes d’une infection urinaire, il est toujours recommandé de se rendre auprès d’un professionnel de santé. En effet, si les jus ou compléments alimentaires à base de canneberge par exemple peuvent constituer une solution contre ce trouble, l’avis d’un médecin est toujours nécessaire afin d’éviter les récidives. D’ailleurs, comme évoqué plus haut, une infection urinaire peut avoir différentes causes, ce qui nécessite un traitement plus approprié.

« Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à promouvoir la compréhension et la connaissance générale sur les infections urinaires. Elles ne sont en aucun cas destinées à se substituer aux conseils professionnels de santé, au diagnostic ou au traitement médical. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute nouvelle routine de supplémentation, en particulier si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez d’autres médicaments. »

Références

1. Foxman, B. (2014). Urinary tract infection syndromes: occurrence, recurrence, bacteriology, risk factors, and disease burden. Infectious Disease Clinics, 28(1), 1-13.

2. Blander, J. M., Longo, D. L., & Kasper, D. L. (2018). Urinary tract infections: mechanisms and treatment. In Harrison’s Principles of Internal Medicine, 20e. McGraw-Hill.

3. Rietmeijer, C. A., & Patnaik, J. L. (2019). Chlamydial Infections. In StatPearls. StatPearls Publishing.

4. Murtola, T. J., & Visakorpi, T. (2018). Prostate cancer and infections. In Infection and Cancer (pp. 199-214). Springer, Cham.

5. Shaikh, N., Morone, N. E., Lopez, J., & Wald, E. R. (2008). Strategies for the management of urinary tract infection in emergency departments. Pediatrics, 123(5), e1127-e1135.