En raison de ses valeurs nutritionnelles, le cartilage de requin est très apprécié dans la cuisine asiatique, notamment la soupe d’ailerons de requin. Ces dernières années, ce produit de la mer suscite l’intérêt de la communauté scientifique en raison de ses propriétés anti-inflammatoires (1). Il entre dans la composition des compléments alimentaires qui aideraient à soulager les douleurs articulaires liées à l’arthrose. Son origine, sa composition et ses bienfaits thérapeutiques sont encore méconnus du grand public.
I. Le cartilage de requin est-il un remède efficace pour soulager l’arthrose au genou ?
Le cartilage de requin est un produit aux vertus anti-inflammatoires qui aiderait entre autres choses à soulager les symptômes de l’arthrose.
A. Origine
De manière globale, le requin n’est pas concerné par les risques d’extinction, car il existe plus de 460 espèces recensées à ce jour. Selon des scientifiques, cette variété de poisson possède un cartilage qui lui confère une grande immunité (2). Cette particularité lui permet d’ailleurs de perdurer depuis près de 400 millions d’années. Des travaux de recherche ont permis de mettre en évidence les vertus médicinales que cet os mou situé essentiellement dans les ailes de requin pourrait apporter.
B. Composition et valeur nutritionnelle
Le cartilage de requin présente les mêmes caractéristiques qu’un tissu cartilagineux, dont l’absence de vaisseaux sanguins (3). Il se compose essentiellement de protéines (40 %) et de calcium (25 %), d’où ses bienfaits sur la préservation du capital osseux (4). Il faut souligner que 99 % du calcium dans le corps aide à la formation et la solidité des os et des dents. Un manque peut donc engendrer des affections osseuses plus ou moins graves telles que l’arthrite, l’arthrose ou encore l’ostéoporose. À cet égard, un apport en calcium via le cartilage de requin s’avère bénéfique pour la santé des os. Ce produit aide également à renforcer le système immunitaire grâce à sa teneur élevée en protéines.
Par ailleurs, le cartilage de requin contient des glycosaminoglycanes (jusqu’à 20 %), notamment de la glucosamine et de la chondroïtine (5). Ces deux substances actives contribueraient à la réduction des douleurs et inflammations articulaires. Sont aussi présents dans la composition du cartilage de requin, des minéraux bons pour la santé comme le phosphore, le manganèse, le cholécalciférol (vitamine D3) aidant au maintien d’une ossature normale et la vitamine C. Cette dernière favorise la production de collagène qui participe au bon fonctionnement du cartilage.
C. Association cartilage de requin et cassis
Le cartilage de requin peut être utilisé en association avec des feuilles de cassis afin de booster ses propriétés inflammatoires et ainsi soulager les gênes articulaires, à commencer par les douleurs de l’arthrose. Pour information, les feuilles de cassis contiennent beaucoup de polyphénols et autres phyto-nutriments qui aident au maintien des articulations et des muscles.
D. Effets secondaires et contre-indications
Malgré les nombreux bienfaits du cartilage de requin, quelques effets secondaires peuvent être rencontrés lors d’une cure comme des troubles gastro-intestinaux, notamment des brûlures d’estomac et de la diarrhée, et des nausées. Il est judicieux d’arrêter tout de suite l’utilisation et de se rapprocher d’un médecin pour que la consommation de cartilage de requin ne devienne pas dangereuse. De plus, la consommation de cartilage de requin est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes du fait de son effet anti-angiogénique.
II. Bienfaits du cartilage de requin : est-ce qu’il est bon pour les articulations ?
Les articulations perdent en souplesse et en mobilité avec le temps dû à une dégénérescence physiologique du cartilage. Alimentation déséquilibrée, surpoids, excès d’humidité, effort physique intense et mouvements répétitifs constituent aussi les principales causes de l’usure du tissu cartilagineux provoquant des gênes articulaires. Ces derniers sont essentiellement localisés au niveau de la nuque, des doigts, du bas du dos, des hanches, des genoux et des orteils. Un apport supplémentaire permet de ralentir la dégradation du cartilage détruit par l’arthrose.
A. Troubles articulaires : pourquoi prendre du cartilage de requin ?
Le cartilage de requin ne permet pas de traiter les troubles articulaires. Il peut soulager les gênes articulaires, mais ne remplace pas un traitement médical prescrit par un médecin. Cependant, le cartilage de requin contient des substances reconnues pour leurs bienfaits.
En effet, le cartilage de requin améliore la santé articulaire et aide à la régénération du cartilage du fait de sa teneur en glucosamine. Cette substance participe à la lubrification des articulations en boostant la production de liquide synovial, ce qui limiterait l’usure du cartilage. Il faut rappeler que le cartilage se dégrade progressivement avec l’âge, causant des gênes articulaires, notamment des raideurs et d’autres pathologies comme l’arthrose. De ce fait, un apport extérieur de glucosamine via le cartilage de requin aiderait à ralentir le processus de destruction du tissu cartilagineux . Il réduirait aussi les douleurs au niveau des articulations du genou, de la main ou des lombaires. Il rétablirait le tissu cartilagineux et améliorerait la mobilité au niveau des membres.
Par ailleurs, le cartilage de requin est une source naturelle de chondroïtine qui joue aussi un rôle essentiel dans la structure et la fonction du cartilage articulaire. Elle constitue également un élément clé du tissu cartilagineux.
Outre la santé articulaire, le cartilage de requin participe au maintien du capital osseux et articulaire du fait de sa composition en vitamine D et en manganèse. Ces deux substances jouent un rôle essentiel dans la minéralisation des os en aidant l’organisme à mieux absorber le calcium. En prenant des suppléments de cartilage de requin, les personnes atteintes d’arthrose ou de problèmes articulaires peuvent potentiellement stimuler la régénération du cartilage et réduire l’inflammation.
En outre, le cartilage de requin pourrait renforcer les ligaments et les tendons entourant les articulations, ce qui contribuerait à leur stabilité et à leur bon fonctionnement. Ces propriétés seraient particulièrement bénéfiques pour les athlètes et les personnes actives qui sollicitent régulièrement leurs articulations.
B. Où acheter de la crème et des gélules de cartilage de requin ?
Le cartilage de requin est disponible en pharmacie sous forme de gélules, mais aussi sous forme d’huile et de crème destinée à un usage externe. Outre leur propriété anti-inflammatoire, les crèmes contiennent de l’acide hyaluronique qui aide à la diminution des douleurs articulaires en améliorant l’état fonctionnel du cartilage. Quant à l’huile de cartilage de requin, elle participe à la protection des articulations pour préserver leur mobilité.
En dehors des pharmacies, certains magasins, e-boutiques et laboratoires renommés proposent des produits à base de cartilage de requin. Il faut souligner que leur qualité et leur concentration varient beaucoup, tout comme les dosages recommandés par les fabricants. En tout cas, méfiez-vous des allégations miraculeuses.
C. Complément alimentaire : comment prendre cartilage de requin ?
En prévention des gênes articulaires, une cure de cartilage de requin est préconisée une fois par an, à raison de 4 semaines. Il est conseillé de prendre 1 à 3 gélules par jour accompagnées d’un grand verre d’eau, après le repas.
III. C’est quoi le cartilage de conjugaison ?
Le cartilage épiphysaire ou cartilage de conjugaison est une plaque de cartilage hyalin reliant la métaphyse et l’épiphyse des os longs. Son rôle de cartilage de conjugaison est de séparer la diaphyse (corps de l’os) de l’épiphyse (son extrémité renflée) pour que l’os prenne de la longueur. Il n’existe que chez un enfant en pleine croissance. Avec l’âge, le cartilage épiphysaire disparaît.
Conclusion
En somme, le cartilage de requin constitue une des pistes à suivre pour soulager les problèmes articulaires tels que l’arthrose du fait de ses bienfaits potentiels pour la santé des articulations. Grâce aux propriétés de la chondroïtine et de la glucosamine qu’il contient, il pourrait contribuer à la régénération du cartilage, à la réduction de l’inflammation et à l’amélioration de la mobilité articulaire. Des études préliminaires sur ses effets contre les cellules cancéreuses ont été aussi menées. Néanmoins, il est important de poursuivre les recherches pour mieux comprendre ses mécanismes d’action. En revanche, il fait partie des ingrédients de quelques produits de santé qui aident à soulager les douleurs arthritiques.
« Les informations fournies dans cet article ne remplacent en aucune manière les conseils et les recommandations d’un professionnel de santé. Aussi, un complément alimentaire contenant du cartilage de requin ne substitue pas un traitement médical. Comme pour tout complément alimentaire, il est important de consulter un médecin avant de commencer un traitement, en particulier si vous avez des allergies connues ou si vous prenez d’autres médicaments. »
Références
1. Bucci, L. R. (1997). Nutrients as Ergogenic Aids for Sports and Exercise. CRC Press.
2. A. Ostrander, Gary et al. (2004). The Genome of the Sea Urchin Strongylocentrotus purpuratus. Science, 314(5801), 941-952.
3. Buckwalter, J. A., & Mankin, H. J. (1997). Articular cartilage: Tissue design and chondrocyte-matrix interactions. Instructional course lectures, 47, 477-486.
4. DiNicolantonio, J. J., O’Keefe, J. H., & Wilson, W. (2018). Subclinical magnesium deficiency: a principal driver of cardiovascular disease and a public health crisis. Open Heart, 5(1).
5. Henrotin, Y., Mobasheri, A., & Marty, M. (2012). Is there any scientific evidence for the use of glucosamine in the management of human osteoarthritis? Arthritis research & therapy, 14(1), 201.
6. Lee, A., & Fraser, M. (2011). The effect of cartilage extracts on cancer cells. Biochimica et Biophysica Acta (BBA)-General Subjects, 1810(12), 1270-1272.
7. Moses, M. A., & Langer, R. (1991). A new approach to the inhibition of angiogenesis and tumor growth: inhibition of basement membrane dissolution. Breast cancer research and treatment, 18(1), S37-S41.
