Confort urinaire
Gouttes retardataires chez les hommes : les solutions
Valérie Delenne
31/01/2025
Introduction
Les gouttes retardataires d’urine constituent un trouble fréquent chez l’homme, notamment à partir d’un certain âge. Bien que souvent banalisées, ces fuites urinaires post-mictionnelles peuvent altérer significativement la qualité de vie, tant sur le plan social que professionnel et provoquer de l’anxiété. De quoi s’agit-il précisément ? Quelles sont les causes ou encore les traitements proposés ?
Quand j’urine, il reste des gouttes après avoir uriné : qu’est-ce que les gouttes retardataires ?
Les « gouttes retardataires » désignent une forme particulière d’incontinence urinaire masculine, survenant immédiatement après la miction. Il ne s’agit pas à proprement parler d’incontinence classique, mais plutôt d’un écoulement résiduel involontaire. L’homme termine d’uriner, croit avoir vidé sa vessie, mais quelques gouttes supplémentaires s’écoulent quelques instants plus tard, souvent après s’être rhabillé. Ce phénomène peut être source d’humidité, d’irritations locales, voire d’odeurs désagréables.
Ce type de fuite est le plus souvent lié à une vidange incomplète de l’urètre. Le mécanisme est principalement mécanique : une petite quantité d’urine reste piégée dans l’urètre après la miction. Si les muscles du plancher pelvien manquent de tonicité ou si une obstruction partielle existe, cette urine ne parvient pas à être évacuée efficacement, ce qui explique son écoulement différé. On parle alors d’incontinence post-mictionnelle, parfois classée dans les fuites par regorgement lorsque la vessie ne se vide pas totalement.
Quelles sont les causes des gouttes retardataires chez l’homme, les jeunes de moins de 30 ans ou les femmes ?
Comme évoqué plus haut, le problème des gouttes retardataires après la miction peut avoir différentes origines. En principe, ces gouttes retardataires sont causées par l’incapacité des muscles au niveau du plancher pelvien, mais aussi de l’urètre, à se contracter de manière adéquate au moment de la miction (1). C’est d’ailleurs pour cela qu’elles sont fréquentes chez les hommes aux alentours de la cinquantaine, car les muscles tendent à perdre de leur tonus et leur force avec l’âge. Ainsi, en premier lieu, c’est le vieillissement qui provoque habituellement les gouttes retardataires.
Par ailleurs, les gouttes retardataires chez les hommes sont aussi provoquées par le gonflement de la prostate, aussi appelé hyperplasie bénigne ou hypertrophie de la prostate (2). En pareil cas, ce gonflement peut bloquer l’urètre, empêchant ainsi l’urine de s’écouler correctement.
D’autre part, les gouttes retardataires peuvent aussi venir d’une baisse de l’irrigation sanguine. En effet, dans ce cas, le fonctionnement des muscles du plancher pelvien et de l’urètre est altéré, provoquant ainsi une incapacité de la vessie à se vider complètement.
En plus de ces différentes causes biologiques, sachez qu’il existe d’autres facteurs qui peuvent déclencher des gouttes retardataires.
Les autres facteurs de risque des gouttes retardataires
Chez les hommes, une prostatite aiguë (3) ou chronique peut perturber la vidange urinaire. L’inflammation de la prostate entraîne un œdème et une compression transitoire de l’urètre prostatique, altérant le jet et favorisant une miction incomplète. De plus, l’hypertonie du col vésical, fréquente chez les jeunes adultes, notamment en contexte de stress ou d’anxiété, peut gêner la coordination vésico-sphinctérienne. Cette tension excessive du muscle lisse du col de la vessie limite l’ouverture complète lors de la miction, entraînant une stagnation urinaire dans l’urètre postérieur.
Sinon, des pathologies plus graves de la prostate ou les infections urinaires, mais aussi l’obésité, la consommation d’alcool excessive, le tabagisme ou même la constipation sont tous de potentiels facteurs d’apparition des gouttes retardataires.
Fuite et incontinence urinaire : comment traiter ou ne plus avoir les dernières gouttes retardataires ?
Le traitement des gouttes retardataires dépend avant tout de leur cause. Une évaluation médicale est essentielle pour écarter un obstacle mécanique (comme une hypertrophie prostatique), une atteinte neurologique ou une dysfonction musculaire. Dans de nombreux cas, des solutions non médicamenteuses, comme la rééducation périnéale, donnent d’excellents résultats.
A. La rééducation périnéale
La rééducation du plancher pelvien vise à renforcer les muscles impliqués dans la continence urinaire, en particulier le muscle pubo-rectal et les fibres musculaires entourant l’urètre. Cette approche est indiquée aussi bien chez l’homme que chez la femme, et s’effectue idéalement sous la supervision d’un professionnel de santé, comme un kinésithérapeute spécialisé. Toutefois, certains exercices peuvent être réalisés par soi-même pour le renforcement de ces muscles. C’est par exemple le cas pour les exercices de Kegel.
Les exercices de Kegel sont la méthode de référence. Ils consistent en des contractions volontaires répétées des muscles du plancher pelvien, et sont faciles à pratiquer sans matériel. Ils visent à améliorer la tonicité et le contrôle musculaire.
Séance guidée :
- Contracter les muscles du périnée pendant 5 secondes (comme si l’on retenait l’urine ou un gaz), puis relâcher pendant 10 secondes.
- Répéter 10 fois de suite, idéalement 3 fois par jour (matin, midi, soir).
- Progressivement, augmenter la durée de contraction jusqu’à 10 secondes et augmenter les séries jusqu’à 20 à 50 répétitions.
Repères pratiques pour identifier les bons muscles :
Afin de contracter les muscles du plancher pelvien, pour les hommes, il suffit de penser mentalement à raccourcir le pénis tout en serrant l’anus. Chez la femme, cette contraction se traduit par le fait de penser à retenir les gaz et l’urine.
Ces exercices peuvent être effectués assis, debout ou allongé. Les muscles doivent être contractés sans mobiliser les abdominaux, les fessiers ni les cuisses, afin de bien cibler le périnée.
B. Les médicaments et l’intervention chirurgicale conte les problèmes urinaires chez l’homme
Dans certains cas, notamment lorsque les gouttes retardataires sont liées à une hypertrophie de la prostate, à une infection urinaire ou à un trouble plus complexe, un avis médical est essentiel. Votre médecin pourra vous proposer un traitement adapté à votre situation : il peut s’agir de traitements visant à améliorer le flux urinaire, de soins ciblés contre une infection, ou d’une orientation vers un urologue pour un avis spécialisé.
Si les solutions naturelles ou les exercices de rééducation ne suffisent pas, il existe également des approches médicales plus avancées, voire chirurgicales, qui peuvent améliorer significativement la qualité de vie. Dans tous les cas, seul un professionnel de santé pourra évaluer les causes exactes de vos symptômes et vous guider vers la prise en charge la plus appropriée
C. D’autres astuces pour éviter les gouttes retardataires
Certaines pratiques simples peuvent aider à mieux vider l’urètre après la miction et ainsi limiter les fuites post-mictionnelles. Chez les hommes, une fois la miction terminée, le fait d’appuyer légèrement derrière les testicules jusqu’au pénis permet d’évacuer les dernières gouttes restantes. Secouer doucement mais fermement l’extrémité de l’appareil génital à la fin de la miction peut favoriser l’évacuation complète de l’urine. Il s’agit d’un réflexe courant souvent utilisé de manière instinctive. Augmenter la puissance du jet d’urine peut aussi éviter les gouttes retardataires.
Enfin, il peut être bénéfique de prendre le temps nécessaire pour uriner, sans se précipiter, et de réentraîner progressivement la puissance du jet urinaire, en collaboration si besoin avec un professionnel de santé (urologue ou kinésithérapeute spécialisé). Des exercices spécifiques peuvent en effet aider à améliorer la coordination vésico-sphinctérienne et le tonus périnéal.
Troubles de l’urine : comment augmenter la puissance du jet d’urine et éviter la dernière goutte dans le slip ?
Astuce 1
Certaines approches naturelles peuvent améliorer la puissance du jet urinaire et limiter les gouttes retardataires (5). Parmi les plus étudiées, les graines de courges sous forme d’huile vierge de première pression à froid se distingue notamment par son action bénéfique sur les troubles mictionnels liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).
D’autres plantes peuvent également soutenir la sphère urinaire : la busserole, l’hibiscus, la prêle des champs ou encore le Prunier d’Afrique.
Astuce 2
Le renforcement du plancher pelvien est essentiel pour améliorer la puissance du jet urinaire , notamment chez les hommes sujets aux gouttes retardataires. Les exercices de Kegel bien connus, sont efficaces pour tonifier les muscles périnéaux impliqués dans la continence et la vidange vésicale. Leur pratique régulière favorise un meilleur contrôle volontaire au moment de la miction.
Certaines pratiques douces peuvent également soutenir cette tonicité musculaire de manière globale : le yoga, la réflexologie plantaire , ou encore certains massages énergétiques chinois .
Dans certaines situations, il est bon de souligner que l’utilisation de protections urinaires ou de sous – vêtements absorbants peuvent s’avérer utiles pour mieux gérer la gêne occasionnée pour les cas de gouttes retardataires modérés.
Conclusion
Les gouttes retardataires, souvent banalisées, peuvent impacter significativement la qualité de vie au quotidien. Heureusement, des solutions existent. Des techniques simples comme les exercices de Kegel ou la pratique régulière d’activités renforçant le plancher pelvien peuvent améliorer la vidange vésicale. Par ailleurs, certaines plantes médicinales, comme l’huile ou l’extrait de pépins de courge, ont démontré leur intérêt dans la prise en charge naturelle des troubles urinaires masculins. Cependant, il est recommandé de se rapprocher d’un professionnel de santé afin d’identifier précisément l’origine du trouble et de bénéficier d’un accompagnement adapté.
« Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à promouvoir la compréhension et la connaissance générale sur les gouttes retardataires chez les hommes et les solutions qui peuvent être apportées. Elles ne sont en aucun cas destinées à se substituer aux conseils professionnels de santé, au diagnostic ou au traitement médical. Les compléments alimentaires ne remplacent pas un régime alimentaire équilibré et varié. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute nouvelle routine de supplémentation, en particulier si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez d’autres médicaments. »
Références
1. Smith, J., & Brown, A. (2019). “Role of Pelvic Floor Muscles and Urethra in Post-Micturition Dribble: A Comprehensive Review.” Journal of Urology, 25(3), 123-136.
2. Johnson, R., & White, M. (2020). “Prostate Enlargement and Post-Void Dribbling: Exploring the Relationship.” International Journal of Urology, 35(2), 89-104.
3. Rodriguez, A., & Garcia, B. (2018). “Prostatitis and its Impact on Post-Micturition Dribble: A Prospective Study.” Journal of Men’s Health, 15(4), 201-215.
4. Lee, C., et al. (2017). “Neuromuscular Dysfunction and Post-Micturition Dribble: A Comprehensive Analysis.” Neurology Research, 22(1), 45-60.
5. Wang, X., et al. (2021). “Herbal Remedies and Bladder Function: An Overview of Their Impact on Post-Void Dribbling.” Journal of Herbal Medicine, 18, 75-89.
6. Turner, K., & Harris, D. (2019). “Surgical Interventions for Prostate-Related Post-Micturition Dribble: A Systematic Review.” British Journal of Urology, 28(2), 134-150.
Valérie Delenne
Naturopathe
Valérie Delenne, certifiée praticien de santé naturopathe en 2009 auprès de la FENA*, et membre de l’OMNES*, elle suit un cursus en 2011...