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Confort urinaire

Quel aliment peut provoquer une infection urinaire ?

Valérie Delenne

20/02/2025

Introduction

La cystite, ou infection urinaire, désigne une inflammation de la vessie généralement causée par la prolifération bactérienne, en particulier Escherichia coli. Bien que bénigne, cette affection majoritairement féminine, entraîne des symptômes inconfortables : brûlures à la miction, besoins fréquents d’uriner, douleurs pelviennes ou urines malodorantes. Si la prévention repose en grande partie sur des mesures d’hygiène et une bonne hydratation, l’alimentation constitue un pilier incontournable dans la gestion des cystites, qu’il s’agisse de prévenir leur apparition ou de soulager les épisodes aigus.

01.

Quels sont les aliments qui favorisent les infections urinaires ?

Bien que les cystites soient généralement bénignes et facilement traitables, elles peuvent provoquer des symptômes particulièrement inconfortables dont des envies fréquentes d’uriner. Lorsqu’une gêne urinaire apparaît, il est essentiel d’adopter une hygiène de vie adaptée, notamment sur le plan alimentaire. Certains aliments peuvent en effet aggraver l’inflammation de la vessie ou favoriser la prolifération bactérienne, et sont donc à limiter, voire à éviter.

Parmi les principaux aliments à proscrire en cas d’infection urinaire, on retrouve les sucres raffinés, la viande rouge, charcuterie et abats, les agrumes (hors citron), les épices fortes et sauces piquantes, les boissons irritantes (café, alcool, sodas), les produits à base de farine blanche . 

Adopter une alimentation plus alcaline, riche en fibres, en eau et en aliments non transformés peut contribuer à soulager les symptômes et à prévenir les récidives. L’hydratation reste également un pilier fondamental : boire au moins 1,5 à 2 litres d’eau par est indispensable pour éliminer les bactéries. 

 

A. Où se cache l’E. coli ?

Escherichia coli (E. coli) est une bactérie naturellement présente dans le microbiote intestinal humain. Dans sa forme commensale, elle participe à l’équilibre digestif. Cependant, certaines souches peuvent devenir pathogènes et provoquer des infections, notamment urinaires, intestinales ou systémiques. Une étude révèle aussi que le Staphylococcus saprophyticus qui est responsable des infections urinaires dans 20 % des cas proviendrait des aliments, dont la viande de porc (1). 

Les Principaux réservoirs d’E. coli pathogène :

  • Tube digestif : E. coli vit principalement dans l’intestin, mais certaines souches peuvent migrer vers les voies urinaires, provoquant des cystites ou des pyélonéphrites, notamment chez les femmes.
  • Périnée et région anale : la proximité anatomique entre l’anus et l’urètre chez la femme facilite la contamination ascendante des voies urinaires.
  • Aliments contaminés : certaines souches peuvent être présentes dans de la viande crue ou mal cuite, des produits laitiers non pasteurisés, des fruits et légumes souillés ou de l’eau non potable.
  • Surfaces souillées et hygiène des mains 

Une hygiène rigoureuse (notamment après les selles, avant les repas, et avant/après manipulation d’aliments) ainsi qu’une bonne cuisson des aliments sont essentielles pour limiter les risques de contamination.

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Le saviez-vous ?

Une étude taïwanaise datant de 2020 suggère qu’un régime végétarien pourrait réduire la fréquence des infections urinaires, probablement en raison d’un microbiote intestinal plus favorable.

B. Alimentation et santé urinaire : quel est l’impact du sucre ?

Les aliments riches en sucre, notamment en sucres raffinés (pâtisseries, boissons sucrées, produits industriels), favorisent l’acidification de l’urine, ce qui altère le microbiote urinaire et peut créer un environnement propice à la prolifération bactérienne. Par ailleurs, une glycémie élevée facilite l’adhésion bactérienne à l’urothélium.

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C. Qu’en est-il du D-mannose ?

Le D-mannose est un sucre simple que l’on retrouve dans certains fruits , il pourrait être bénéfique en empêchant E. coli d’adhérer aux parois de la vessie, et pourrait être un allié de choix pour aider  l’organisme à combattre les cystites selon ces travaux réalisés (3). Il est cependant fortement conseillé de demander l’avis de son médecin pour considérer les effets attendus et les éventuelles contre-indications.

D. Café, alcool et vin : les boissons à éviter pour la bonne santé de la vessie

Les boissons contenant de la caféine (café., cola, thé noir) et les boissons alcoolisées sont connues pour leurs effets diurétiques et irritants sur la muqueuse urinaire. Leur acidité peut exacerber les douleurs mictionnelles et altérer l’équilibre acido-basique, ce qui favorise l’installation de E. coli dans la vessie.

De même, les épices fortes (piments, poivre noir, curry) peuvent avoir un effet irritant. En revanche, les herbes aromatiques comme le persil, la coriandre ou le thym sont à privilégier pour relever les plats sans effets délétères sur la sphère urinaire.

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02.

Comment soigner une infection urinaire en 10 minutes ?

Il est important de préciser qu’une infection urinaire ne peut être complètement soignée en 10 minutes. En revanche, dès les premiers signes de gênes urinaires , certaines mesures naturelles peuvent être mises en œuvre rapidement pour soulager les symptômes, soutenir l’organisme et freiner l’évolution de l’infection.

A. L’eau

Une hydratation abondante est la première mesure à adopter. Boire 1 à 2 verres d’eau dès l’apparition des symptômes permet de diluer les urines et de favoriser l’élimination mécanique des bactéries. Il est très important de boire entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour. La déshydratation favorise l’apparition d’une cystite

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B. Le jus de canneberge

La canneberge, également appelée cranberry, est une petite baie rouge cousine de la myrtille.

Riche en pro-anthocyanidine de type A (PAC-A).  Ces molécules antioxydantes se trouvent  en grande quantité dans ces petits fruits acidulés et exercent une action antiadhésive sur les parois de la vessie.

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C. L’huile essentielle de tea tree

Grâce à ses propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires, l’huile essentielle de tea tree (Melaleuca alternifolia) constitue une aide précieuse en cas de cystite (4). Elle contient du terpinèn-4-ol, un composé organique particulièrement efficace contre les méfaits de l’Escherichia coli. Il renforce l’immunité pour que l’organisme combatte ce germe pathogène.

En usage externe et diluée, elle peut renforcer la réponse immunitaire locale, mais son usage oral doit être strictement encadré par un professionnel de santé.

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03.

Quoi manger et boire en cas de cystite ?

Une alimentation variée , équilibrée avec des fruits et légumes de saison , joue un rôle préventif important contre les infections urinaires. En cas de symptômes, certains aliments peuvent également contribuer à soulager l’inconfort et soutenir les mécanismes naturels de défense.

 

A. Quel fruit pour nettoyer la vessie ?

Un régime alimentaire riche en fruits et légumes est bon pour la santé en général. Plus particulièrement dans ce contexte, les fruits rouges comme la canneberge, la fraise, la myrtille et la cerise sont particulièrement recommandés en cas de cystite. Riches en antioxydants, en vitamine C et en proanthocyanidines de type A (PAC-A), ils contribuent à limiter la prolifération bactérienne dans les voies urinaires. Leur effet légèrement alcalinisant aide également à maintenir un pH urinaire défavorable au développement des bactéries. Un fruit tel que l’abricot a également de belles propriétés pour maintenir un bon équilibre acidobasique.

 

B. Quels légumes manger en cas de cystite ?

Les légumes constituent une excellente source de fibres qui favorisent un bon transit intestinal et réduisent le risque de constipation, facteur aggravant des infections urinaires. Certains contiennent  aussi du D-mannose comme évoqué précédemment. Idéalement, mangez des légumes verts et colorés comme les brocolis, les haricots verts, les épinards et les carottes qui affichent un bon indice PRAL (Potentiel Renal Acid Load) pour maintenir un bon équilibre acido-basique. Pour information l’indice PRAL mesure l’effet acidifiant ou alcalinisant d’un aliment sur l’organisme.

 

a. Asperges et cystite

Les asperges contiennent de l’acide aspartique qui stimule la fonction rénale et a donc un effet drainant. Les femmes qui souffrent d’une cystite aiguë peuvent être aidées par un rinçage naturel à l’aide d’asperges.

 

b. Potassium et cystite (bananes, tomates, chocolat)

Les aliments à haute teneur en potassium et acides ne sont pas recommandés quand vous avez une cystite. C’est donc le cas de la tomate, mais aussi du chocolat, de la banane et des agrumes (citron par exemple).

 

C. Quelle boisson pour nettoyer la vessie et prévenir la cystite ?

En plus de leur pouvoir d’hydratation , les tisanes et infusions aident à lutter contre les problèmes urinaires. La tradition populaire est généreuse et cite de nombreuses plantes susceptibles d’apporter une aide dans ce sens.

C. 1. Infusions de pissenlit ou de feuilles d’ortie

Le pissenlit (Taraxacum officinale L.) est une plante diurétique qui peut être préparée en infusion ou en décoction pour éliminer les bactéries responsables de la cystite. Il contient une grande quantité de flavonoïdes et de sel de potassium qui influent sur la production d’urines, permettant ainsi de purger votre vessie.

Quant aux feuilles d’ortie (Urtica dioica L.), elles peuvent aider à combattre les infections urinaires aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Leurs principes actifs agissent de la même manière que ceux du pissenlit.

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C.2. Tisanes de bruyère, de busserole ou d’hibiscus

Pour prévenir les symptômes de la cystite, ces plantes ont de nombreuses propriétés anti-inflammatoires, diurétiques, antiseptiques urinaires, et dans une certaine mesure peuvent prévenir les récidives  notamment dans les cas de cystites chroniques.  vous pouvez les  consommer sous forme de tisane mais elles se déclinent pour certaines sous forme de complément alimentaire ( gélules , poudre) : la bruyère (Calluna vulgaris) , busserole (Arctostaphylos uva-ursi).

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D. Lait, yaourt et autres produits laitiers : sont-ils à éviter ?

La question reste controversée. Certains auteurs suggèrent qu’en raison de leur effet acidifiant, les produits laitiers pourraient irriter la muqueuse urinaire, tandis que d’autres soulignent leur potentiel probiotique via les ferments lactiques. En l’absence de consensus, une approche individualisée s’impose.

04.

La place des probiotiques dans le combat contre les infections urinaires

La restauration du microbiote intestinal et vaginal est un axe de prévention fondamental. En effet , la bactérie Escherichia coli provient souvent de la flore digestive et migre vers les voies urinaires en cas de déséquilibre. La consommation de probiotiques peut en conséquence s’avérer bénéfique pour reconstituer la flore intestinale. Une hypothèse soutenue par cette étude ! Les probiotiques peuvent être associés à des compléments alimentaires enrichis en polyphénols pour décupler leur action.

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Quelques conseils pour prévenir les infections urinaires

A. Cystite et constipation

Une constipation chronique peut favoriser la prolifération bactérienne périnéale et augmenter le risque de migration vers l’urètre. La régularité du transit est donc un facteur de prévention.

 

B. Autres conseils

Plusieurs mesures d’hygiène intime et de mode de vie permettent de réduire le risque de cystites et de récidives :

 

  • Adopter une hygiène adaptée après miction ou défécation : s’essuyer soigneusement d’avant vers l’arrière permet d’éviter la migration des bactéries intestinales vers l’urètre, principal vecteur des infections urinaires chez la femme.
  • Ne pas se retenir d’uriner : une vidange régulière de la vessie, dès que le besoin se fait sentir, contribue à évacuer les bactéries avant leur prolifération. 
  • Choisir des sous-vêtements respirants : privilégier les textiles naturels comme le coton bio, qui favorisent l’aération de la zone génitale et limitent l’humidité, terrain favorable au développement bactérien. 
  • Éviter les produits d’hygiène agressifs : l’utilisation de savons parfumés, de gels lavants irritants ou de douches vaginales peut altérer la flore protectrice du vagin (notamment les lactobacilles).
  • Maintenir une bonne hydratation : boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour aide à diluer les urines, favorise une diurèse régulière, et limite la stagnation urinaire, surtout en cas de chaleur, activité sportive ou traitements favorisant la déshydratation.
06.

Conclusion

La bactérie Escherichia coli demeure la cause prédominante des cystites, en particulier les formes récidivantes. Il est essentiel d’augmenter l’apport hydrique quotidien, notamment en cas de terrain à risque pour aider l’élimination urinaire des agents pathogènes. Le bon réflexe est de bannir de votre régime les aliments riches en sucre raffinés (pro-inflammatoire) et les aliments acidifiants (alcool, vin et café, produits raffinés). À la place, préférez les fruits alcalinisant et riches en vitamine C ainsi que les légumes, de bons pourvoyeurs de D-mannose. Les probiotiques aident aussi l’organisme à lutter contre l’apparition de cystites. Une approche globale, préventive et individualisée demeure la meilleure stratégie pour limiter les récidives et restaurer un équilibre urinaire durable.

« Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à promouvoir la compréhension et la connaissance générale des aliments à éviter et à privilégier en cas d’infection urinaire.  Elles ne sont en aucun cas destinées à se substituer aux conseils professionnels de santé, au diagnostic ou au traitement médical. Les compléments alimentaires ne remplacent pas un régime alimentaire équilibré et varié. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute nouvelle routine de supplémentation, en particulier si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez d’autres médicaments. »

Références

1. Centers for Disease Control and Prevention. “Food Safety: Foodborne Germs and Illnesses.” CDC, 2022.

2. Chiu, Tzu-Ying et al. “Associations between Vegetarian Diets and the Risk of Urinary Tract Infection: A Systematic Review and Meta-Analysis of Observational Studies.” The Journal of Urology, vol. 203, no. 2, 2020, pp. 369-378.

3. Kranjčec, Bojana et al. “D-mannose powder for prophylaxis of recurrent urinary tract infections in women: a randomized clinical trial.” World Journal of Urology, vol. 32, no. 1, 2014, pp. 79-84.

4. Carson, Christine F. et al. “Melaleuca alternifolia (Tea Tree) Oil: a Review of Antimicrobial and Other Medicinal Properties.” Clinical Microbiology Reviews, vol. 19, no. 1, 2006, pp. 50-62.

5. Cranberries for preventing urinary tract infections.” Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 10, 2012, CD001321.

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Valérie Delenne

Naturopathe

Valérie Delenne, certifiée praticien de santé naturopathe en 2009 auprès de la FENA*, et membre de l’OMNES*, elle suit un cursus en 2011...

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