Légère à sévère, aiguë ou chronique, courte ou longue, locale ou diffuse, la douleur constitue le signe le plus fréquent des troubles musculosquelettiques. (1) Différentes maladies peuvent en être la cause. Il peut en effet s’agir d’une atteinte articulaire, musculaire, ligamentaire et même osseuse. Il est donc essentiel de comprendre la différence entre ces douleurs afin d’assurer une meilleure prise en charge.
I. Quelle maladie provoque des douleurs dans tout le corps ?
La douleur chronique est un des principaux signes de la fibromyalgie. Au début de la crise, elle touche une zone précise, mais elle se diffuse ensuite sur l’ensemble du corps. Voilà pourquoi les personnes atteintes de fibromyalgie disent avoir mal partout.
A. Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
La fibromyalgie ou le syndrome polyalgique idiopathique diffus (SPID) dans le jargon médical est une maladie associant des symptômes physiques (douleurs articulaires ou musculaires et fatigue chronique) et des symptômes psychiques (troubles du sommeil, état dépressif et trouble anxieux). (2) Les personnes atteintes de cette pathologie disent avoir mal partout, sans interruption, durant des mois. La douleur due à la fibromyalgie est à la fois diffuse et migratrice, permanente, mais fluctuante en intensité. Même si cette maladie n’est ni grave ni mortelle, elle est handicapante et source de stress, car elle limite les activités quotidiennes.
B. C’est quoi la myalgie ?
La myalgie est une douleur musculaire, moins prononcée que la douleur osseuse, mais assez gênante. (3) Ce terme médical fait référence à une douleur située au niveau des muscles striés, ceux se trouvant principalement au niveau du cou, le long de la colonne vertébrale, les membres supérieurs et inférieurs et le tronc. Les sportifs présentent davantage de risque de développer une myalgie, de même que les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde et de lombalgie. Cette atteinte musculaire peut prendre différentes formes :
- La crampe : ce type de douleur survient à l’effort ou au repos. Il touche principalement le mollet, mais atteint parfois les muscles proximaux ou abdominaux. Le muscle touché devient dur et douloureux.
- La myalgie spontanée : cette douleur est ressentie au niveau d’un muscle en dehors de tout effort physique et apparaît parfois la nuit.
- Le syndrome d’intolérance à l’exercice, comme son nom l’indique, survient exclusivement lors d’un effort.
C. Comment reconnaître une douleur osseuse ?
En cas d’atteinte osseuse, la douleur est profonde, pénétrante ou sourde. La douleur osseuse résulte habituellement d’une lésion, mais d’autres causes moins fréquentes sont mises en évidence comme une infection osseuse (ostéomyélite), des troubles hormonaux ou des tumeurs.
II. Les douleurs articulaires : causes, symptômes et traitements
Différentes maladies peuvent être à l’origine des douleurs articulaires, entre autres l’arthrose et l’arthrite. (4) La durée de la douleur et son intensité ainsi que la zone touchée sont les principales indications permettant de définir le type de maladie responsable. Généralement, les douleurs au niveau des articulations imposent de consulter un médecin.
A. Quelle maladie donne des douleurs articulaires ?
Les douleurs articulaires ont des causes multiples et peuvent toucher une ou plusieurs articulations, et ce, du cou aux orteils. Il est possible de les confondre avec des douleurs musculaires ou osseuses. La douleur articulaire ou arthralgie dans sa forme avérée s’accompagne d’une inflammation, dans de nombreux cas.
- L’arthrose : cette douleur résulte de l’usure des cartilages de l’articulation avec l’âge généralement. Elle se ressent souvent au lever.
- L’arthrite, quant à elle, peut prendre plusieurs formes. Il s’agit d’une inflammation chronique ou aiguë d’une articulation qui résulte principalement d’un traumatisme. Des troubles en dehors des articulations comme la tendinite ou la fibromyalgie peuvent aussi en être la source. En cas d’arthrite, l’articulation atteinte est douloureuse tout au long de la journée. Elle s’accompagne souvent de rougeurs.
B. C’est quoi la polyarthrite rhumatoïde et la goutte ?
La polyarthrite rhumatoïde est une forme d’arthrite inflammatoire qui touche essentiellement les membres. Elle cause une inflammation des mains et/ou des pieds donnant lieu à un gonflement et une douleur. Ce trouble inflammatoire chronique des articulations se traite avec des médicaments dits antirhumatismaux ou DMARDS, mais la kinésithérapie peut aider à soulager les symptômes.
Quant à la goutte, cette inflammation des articulations est due à des dépôts de cristaux d’acide urique provoquant des douleurs brutales et intenses au niveau d’une ou plusieurs articulations. (5)
C. Quel traitement prendre en cas de douleurs articulaires ?
Pour définir la cause de la douleur arthritique, le médecin peut effectuer un examen clinique et demander des analyses de sang afin de détecter la présence des anticorps antinucléaires (AAN). Ces derniers sont présents chez des patients souffrant de troubles du tissu conjonctif tels que le lupus Lupus érythémateux systémique (LES). Dans tous les cas, les médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens de type ibuprofène et les antalgiques de type paracétamol) sont préconisés pour atténuer les douleurs rapidement.
III. Causes des douleurs musculosquelettiques
La douleur musculosquelettique est ressentie dans les articulations, les muscles, les os, les tendons et les ligaments. Elle constitue une plainte courante et peut avoir des causes différentes.
A. Douleur du tendon
La douleur du tendon est souvent décrite comme « vive ». Elle s’intensifie en cas d’étirement ou de mouvement et s’atténue au repos. Divers troubles peuvent en être l’origine : la tendinite, la ténosynovite, l’épicondylite latérale ou médiale et les blessures.
B. Douleur ligamentaire
Les douleurs ligamentaires sont plus fréquentes à la fin de la journée ou après un effort conséquent. (6) Elles résultent généralement d’une lésion : à la suite d’une torsion brusque, d’un étirement d’un ligament, d’une rupture partielle ou totale d’un ligament ou d’un déboîtement d’un os à proximité immédiat du ligament. Les douleurs ligamentaires peuvent aussi être associées à une entorse.
C. Douleur au niveau des bourses séreuses
Ce type de douleur résulte généralement d’un traumatisme, de la goutte, d’une infection ou d’une sollicitation excessive des bourses séreuses. Il s’agit de petites poches contenant le liquide articulaire et qui forment un coussin protecteur autour des articulations.
D. Douleur articulaire
La douleur articulaire ou arthralgie est consécutive ou non à une inflammation des articulations ou arthrite. Ce trouble musculosquelettique est susceptible d’induire un gonflement de l’articulation et de la douleur. De nombreuses maladies peuvent en être la cause, entre autres, l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite infectieuse, la goutte et le lupus érythémateux systémique.
IV. Quelle maladie donne des contractures musculaires ?
On parle de contracture musculaire lorsqu’un muscle se contracte involontairement, pouvant aller jusqu’à la tétanie . Ce phénomène est souvent dû à un mauvais échauffement ou un manque d’hydratation au cours d’un exercice physique.
A. Contracture musculaire : définition
Un sportif peut être victime d’une douleur musculaire récurrente appelée la contracture. Il s’agit d’une contraction musculaire douloureuse pouvant durer jusqu’à 10 jours. Une contracture est souvent associée à un surmenage du muscle concerné. Elle touche essentiellement les jambes, les mollets, les cuisses, les fesses et le cou.
B. Quels sont les symptômes d’une contracture musculaire ?
Une contracture musculaire se traduit principalement par des élancements, des fourmillements, un engourdissement ou une raideur du muscle. Certains peuvent ressentir une sensation de brûlure et une gêne à chaque mouvement.
C. Quel médicament prendre pour soigner une contracture ?
La thérapie par le froid reste la meilleure astuce de grand-mère pour atténuer la contracture musculaire et réduire le gonflement suivi par la mise au repos du muscle touchée. L’automassage aux huiles essentielles s’avère aussi efficace, mais il faut préalablement décontracter le muscle avec un bain chaud ou une bouillotte. Votre médecin traitant peut préconiser des décontractants musculaires ou myorelaxants associés à des antidouleurs et des anti-inflammatoires en cas d’importantes douleurs.
V. Pourquoi j’ai mal partout aux jambes ?
La plupart des douleurs aux jambes sont d’origine musculaire. Elles sont dues à une mauvaise posture ou une posture prolongée, des mouvements répétés. Les douleurs aux jambes peuvent prendre différentes formes : crampes, courbatures ou claquages musculaires.
Il importe de faire la différence entre contracture musculaire, crampe, courbature et claquage.
- La crampe est un type de douleur musculaire survenant à l’effort ou au repos. Elle est brève et douloureuse et apparaît souvent au cours d’un étirement. La crampe touche principalement le mollet, mais atteint parfois les muscles proximaux ou abdominaux. Le muscle atteint devient dur et douloureux.
- La courbature est une douleur musculaire apparaissant après l’effort physique intense ou inhabituel. Elle n’est pas directement ressentie au moment de l’effort, mais après 48 ou 72 heures. Les symptômes d’une courbature sont un muscle contracté, enflé, chaud au toucher et douloureux à chaque mouvement.
- Le claquage ou la déchirure musculaire est un symptôme assez grave qui survient lorsque les fibres musculaires sont sollicitées au-delà de leur souplesse. Il peut entraîner une vive douleur et une inflammation, et touche souvent les muscles du bas du dos et à l’arrière de la cuisse.
Conclusion
En somme, la fibromyalgie est la cause principale des douleurs dans tout le corps. Cette maladie qui affecterait le système nerveux central associe plusieurs symptômes : des douleurs musculaires ou articulaires permanentes, une fatigue chronique, des troubles du sommeil… Pour un diagnostic précis, il faut comprendre la différence entre cette pathologie chronique de cause inconnue et les autres types de douleurs : douleur articulaire, musculaire, ligamentaire ou douleur osseuse. Seul un professionnel de santé peut poser le diagnostic en se basant sur les symptômes. Il demande souvent des analyses de sang et une radiographie de la zone douloureuse pour vérifier l’étendue du trouble musculosquelettique. Ces examens lui permettent ensuite d’établir un traitement personnalisé, mais celui-ci comprend généralement des médicaments antalgiques ou des anti-inflammatoires.
Références
1. Woolf AD, Pfleger B. “Burden of major musculoskeletal conditions”. Bulletin of the World Health Organization. 2003
2. Clauw DJ. “Fibromyalgia: a clinical review”. JAMA. 2014
3. Armstrong RB, Warren GL, Warren JA. “Mechanisms of exercise-induced muscle fibre injury”. Sports Medicine. 1991
4. Vos T, Flaxman AD, Naghavi M, et al. “Years lived with disability (YLDs) for 1160 sequelae of 289 diseases and injuries 1990–2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2010”. The Lancet. 2012
5. Dalbeth N, Merriman TR, Stamp LK. “Gout”. The Lancet. 2016
6. Sharma P, Maffulli N. “Tendon injury and tendinopathy: healing and repair”. The Journal of Bone and Joint Surgery. 2005