Confort urinaire
Infections urinaires à répétition : causes et solutions
Valérie Delenne
01/10/2025
Introduction
Les infections urinaires figurent parmi les infections bactériennes les plus fréquentes, en particulier chez les femmes. On estime que plus de 50 % des femmes connaîtront au moins un épisode au cours de leur vie, et environ 25 à 30 % d’entre elles en feront l’expérience de manière récurrente. Ces récidives, souvent douloureuses et invalidantes, peuvent altérer significativement la qualité de vie, tant sur le plan physique que psychologique.
Quelles sont les causes et symptômes d’une infection urinaire ?
Les infections urinaires sont majoritairement causées par la bactérie Escherichia coli (E. coli), naturellement présente dans le tube digestif. Cette bactérie est responsable d’environ 80 % des cas, en particulier des cystites, la forme la plus courante d’infection urinaire basse. Chez la femme, la configuration anatomique de la zone périnéale, combinée à la courte longueur de l’urètre (4 cm environ), favorise la remontée des bactéries vers la vessie.
Les symptômes les plus fréquents d’une infection urinaire comprennent
- Une sensation de brûlure ou de douleur lors de la miction.
- Une envie urgente et fréquente d’uriner, souvent avec peu d’urine
- Des douleurs dans le bas-ventre,
- Une urine trouble, malodorante, avec présence parfois de sang dans les urines,
- Parfois une légère fièvre ou un malaise général qui pourrait être le signe que l’infection remonte vers les reins (pyélonéphrite) nécessitant une prise en charge médicale urgente.
Ces manifestations résultent d’une réaction inflammatoire de la paroi vésicale en réponse à la présence de bactéries dans la vessie.
Pourquoi ai-je des infections urinaires à répétition ?
On parle d’infections urinaires récidivantes lorsqu’une personne présente au moins deux épisodes en six mois (1) ou trois à quatre épisodes sur une période de douze mois. Cette fréquence accrue peut être liée à des facteurs anatomiques, hormonaux, comportementaux ou médicaux. Chez les femmes notamment, la longueur de l’urètre (4 cm contre 20 cm chez l’homme) et sa proximité avec l’anus facilitent la remontée des bactéries responsables jusqu’à la vessie. Cette particularité anatomique constitue le principal facteur de risque des cystites récurrentes féminines.
Certaines habitudes du quotidien peuvent également favoriser les infections à répétition :
- Une hydratation insuffisante qui limite l’élimination naturelle des bactéries par les urines
- La rétention urinaire prolongée qui laisse stagner l’urine de la vessie et favorise la prolifération des germes.
- Une mauvaise hygiène intime, notamment un essuyage incorrect (de l’arrière vers l’avant)
- L’utilisation de produits irritants pour la toilette intime (savons parfumés, bains moussants)
- Le port de sous-vêtements en matières synthétiques ou trop serrés
Les rapports sexuels constituent également un facteur de risque important, car ils peuvent favoriser la migration des bactéries vers l’urètre.
Enfin, certaines conditions médicales comme le diabète mal contrôlé, les troubles de la vidange vésicale ou les modifications hormonales liées à la ménopause peuvent également favoriser les récidives.
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Que faire en cas d’infection urinaire ?
Dès l’apparition des premiers symptômes d’une infection urinaire (brûlures, envies fréquentes, douleurs pelviennes), il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Celui-ci pourra confirmer le diagnostic à l’aide d’un examen cytobactériologique des urines (ECBU), permettant d’identifier la bactérie responsable et de choisir le traitement le plus adapté.
Le traitement antibiotique reste la solution de référence pour éradiquer l’infection et le choix du traitement dépend :
- Du type d’infection (simple ou compliquée),
- De la bactérie identifiée,
- Des antécédents médicaux du patient (allergies, résistances, grossesse, etc.),
En attendant la consultation médicale, certaines mesures simples peuvent aider à soulager les symptômes :
- Boire beaucoup d’eau pour favoriser l’élimination des bactéries par les urines
- Uriner fréquemment pour éviter la stagnation de l’urine dans la vessie
- Appliquer une source de chaleur, comme une bouillotte, sur le bas-ventre pour soulager la douleur
- Éviter les irritants, tels que l’alcool, le café, épices, agrumes ou les aliments épicés, qui peuvent aggraver l’inflammation
À noter
L’automédication avec des antibiotiques non prescrits est fortement déconseillée, car elle peut aggraver la résistance bactérienne et masquer une infection plus grave.
Comment prendre en charge une infection urinaire ?
La prise en charge des infections urinaires repose principalement sur l’antibiothérapie, adaptée à la nature de l’infection . Pour une cystite aiguë simple, les recommandations 2025 de la HAS (Haute autorité de Santé) préconisent un traitement court, généralement de 1 à 3 jours, avec des antibiotiques.
Pour les infections urinaires récurrentes, la stratégie thérapeutique peut varier et le médecin va adapter le traitement selon le profil de la personne. Le diagnostic de cystite doit être confirmé par un ECBU dans les cas de récidive. Cet examen permet d’identifier la bactérie en cause et de réaliser un antibiogramme, essentiel pour choisir un traitement efficace par le médecin
Le saviez-vous ?
La délivrance d’un antibiotique sans ordonnance est désormais possible en pharmacie pour les cystites simples, à condition de réaliser un test urinaire rapide (bandelette) avec résultat positif
Pourquoi mon infection urinaire persiste malgré les antibiotiques ?
La persistance des symptômes malgré les antibiotiques peut être préoccupante , plusieurs raisons peuvent l’expliquer. Dans certains cas, la bactérie responsable peut être résistante à l’antibiotique prescrit, d’où l’importance de réaliser un ECBU avec antibiogramme pour adapter la prise en charge.
Il est également possible que l’infection soit plus complexe qu’une simple cystite, impliquant par exemple une atteinte des reins (pyélonéphrite) ou de la prostate chez l’homme. Dans ces situations, une démarche plus longue et différente est nécessaire.
Dans d’autres cas, les symptômes persistants peuvent évoquer une cystite interstitielle, aussi appelée syndrome de la vessie douloureuse, qui n’est pas d’origine infectieuse, mais inflammatoire. Cette affection nécessite une prise en charge spécifique par un urologue.
À noter qu’un arrêt prématuré du traitement ou une prise irrégulière des antibiotiques peut permettre aux bactéries de survivre et de se multiplier à nouveau. Il est crucial de suivre scrupuleusement la prescription médicale. L’utilisation de produits d’hygiène intime agressifs, une hydratation insuffisante ou des vêtements trop serrés peuvent perturber l’équilibre de la flore urinaire et favoriser la persistance ou la récidive de l’infection
Comment prendre en charge une cystite naturellement sans antibiotiques : les solutions naturelles
Si les antibiotiques restent indispensables en cas d’infection urinaire avérée, de nombreuses solutions naturelles peuvent être utilisées en prévention ou en complément du traitement médical. Ces approches sont particulièrement utiles chez les personnes sujettes aux cystites récidivantes.
Longtemps considérée comme un remède de grand-mère, la canneberge a désormais fait ses preuves scientifiquement. Une méta-analyse de 2023 publiée dans Cochrane Reviews a démontré une réduction de 26 % des infections urinaires chez les femmes sujettes aux récidives grâce à une consommation régulière de canneberge.
Son action repose sur les proanthocyanidines (PACs), avec un dosage de 36 mg pour assurer son efficacité. Ses composés empêchent les bactéries, notamment l’E. coli, d’adhérer aux parois de la vessie. Disponible sous forme de compléments alimentaires concentrés, elle est souvent recommandée pour son action préventive (3) . L’utilisation régulière de compléments à base de cranberry semble avoir un effet bénéfique sur les personnes sujettes aux cystites à répétition.
Le D-mannose, souvent intégré dans les compléments alimentaires dédiés à la santé urinaire, est un sucre naturel qui se lie aux bactéries responsables de l’infection et favorise leur élimination lors de la miction. Facilement toléré, il constitue une alternative prometteuse pour prévenir les épisodes infectieux sans recourir systématiquement aux antibiotiques.
L’hydratation reste la mesure naturelle la plus simple et la plus efficace. Boire au moins 1,5 litre d’eau par jour permet de diluer les urines et d’augmenter la fréquence des mictions, contribuant ainsi à « nettoyer » les voies urinaires.
Combien de temps dure une infection urinaire ?
La durée d’une infection urinaire varie selon sa localisation et sa prise en charge. Une cystite simple, traitée rapidement par antibiotiques, s’améliore généralement en 2 à 3 jours. En l’absence de traitement, les symptômes peuvent persister plusieurs semaines et l’infection risque de s’étendre aux reins ou à la prostate chez les hommes, entraînant des complications potentiellement plus préoccupantes.
La durée du traitement antibiotique varie en fonction du type d’infection urinaire : une cystite simple peut être traitée en une seule prise (traitement monodose), tandis qu’une cystite récidivante nécessite généralement un traitement de 3 à 5 jours. En cas de pyélonéphrite ou de prostatite, une antibiothérapie plus prolongée, allant de 7 à 14 jours, est habituellement requise.
Comment prévenir les infections urinaires ?
La prévention des infections urinaires repose sur l’adoption de gestes simples au quotidien, visant à limiter la prolifération et la migration des bactéries vers les voies urinaires. Ces mesures sont particulièrement importantes chez les personnes sujettes aux cystites récidivantes.
Comme vu plus haut, une hydratation suffisante constitue la base de cette prévention. Boire régulièrement tout au long de la journée dilue les urines et augmente la fréquence des mictions, ce qui permet d’éliminer mécaniquement les bactéries avant qu’elles ne puissent coloniser la vessie.
L’hygiène intime est également essentielle pour prévenir la prolifération des bactéries. Voici quelques conseils :
- S’essuyer de l’avant vers l’arrière après les toilettes
- Utiliser des produits d’hygiène intime adaptés, non parfumés et à pH neutre
- Éviter les douches vaginales, qui perturbent la flore vaginale protectrice
- Porter des sous-vêtements en coton et éviter les vêtements trop serrés qui favorisent l’humidité
- Uriner systématiquement après un rapport pour éliminer les bactéries introduites dans l’urètre.
- Un programme de Canneberge (cranberry) peut être envisagé en prévention en accord avec un professionnel de santé, pour limiter les récidives.
Comment éviter les infections urinaires après l’amour chez la femme ?
Certaines bactéries peuvent se glisser dans l’urètre au cours d’un rapport sexuel, ce qui accroît le risque d’infection urinaire.
Plusieurs gestes simples aident à prévenir ce risque :
- Uriner systématiquement dans les 15 minutes suivant le rapport pour éliminer les bactéries qui auraient pu être poussées vers l’urètre
- Effectuer une toilette intime douce avant et après le rapport
- S’hydrater suffisamment après l’acte sexuel
- Éviter les spermicides qui peuvent perturber la flore vaginale et favoriser la colonisation bactérienne
- Envisager, en accord avec votre médecin, la prise d’antibiotiques après chaque rapport si vous êtes sujette aux infections post-coïtales récurrentes
Les infections urinaires post-coïtales sont fréquentes, en particulier chez les femmes jeunes ou en début de vie sexuelle. Elles sont dues à la migration de bactéries vers l’urètre pendant les rapports. Quelques mesures peuvent cependant être prises :
- Prise préventive d’un traitement en accord et sur prescription de son médecin.
- Surveillance urinaire régulière avec bandelettes urinaires à domicile.
- Programmes réguliers de compléments naturels pour miser sur la prévention. (notamment la canneberge dosée à 3= 36 mg, qui peuvent limiter l’adhésion des bactéries à la paroi vésicale.
Qui consulter en cas d’infections urinaires à répétition ?
Lorsque les infections urinaires deviennent fréquentes, il est important de ne pas les banaliser. Une prise en charge adaptée permet non seulement de soulager les symptômes, mais aussi de prévenir les complications.
Le médecin généraliste est le premier interlocuteur, pour évaluer fréquence et sévérité des épisodes , prescrire un ECBU et d’éventuels autres examens..
Si les infections persistent malgré une prise en charge adaptée, ou si une cause sous-jacente est suspectée, une consultation avec un spécialiste peut s’avérer nécessaire :
- Un urologue pour rechercher d’éventuelles anomalies anatomiques ou fonctionnelles des voies urinaires
- Un gynécologue chez la femme, particulièrement en cas de troubles hormonaux ou de problèmes gynécologiques associés
- Un infectiologue en cas d’infections complexes ou résistantes
Cas particuliers des infections urinaires
Certaines populations nécessitent une attention particulière en cas d’infection urinaire, comme les personnes âgées, les enfants ou les femmes enceintes qui peuvent en raison de leurs particularités, avoir un plus grand risque de complications.
Infections urinaires chez l’homme
Bien que moins fréquentes, et contrairement aux idées reçues, les hommes peuvent également souffrir d’infections urinaires, bien que moins fréquemment que les femmes.
Chez l’homme jeune, ces infections sont souvent liées à des infections sexuellement transmissibles ou à des anomalies anatomiques, tandis que chez l’homme de plus de 50 ans, elles sont fréquemment associées à des problèmes de prostate.
Toute infection urinaire chez l’homme nécessite une exploration approfondie, notamment pour rechercher une anomalie de la prostate. Le traitement antibiotique est généralement plus long (7 à 14 jours) et une consultation urologique est souvent nécessaire pour rechercher une cause sous-jacente.
Infections urinaires chez l’enfant
Les infections urinaires sont également fréquentes chez l’enfant, particulièrement les filles. Chez le jeune enfant, les symptômes peuvent être moins spécifiques : fièvre inexpliquée, irritabilité, refus alimentaire, vomissements.
Une infection urinaire fébrile chez l’enfant doit toujours être prise au sérieux, car elle peut révéler une anomalie des voies urinaires (reflux vésico-urétéral, malformation…) et entraîner des séquelles rénales en l’absence de traitement adapté.
Infections urinaires pendant la grossesse
Chez la femme enceinte, les infections urinaires sont plus fréquentes en raison des modifications anatomiques et hormonales liées à la grossesse. Toute infection, même asymptomatique, doit être prise en charge, car elle présente un risque d’accouchement prématuré et d’infection néonatale.
Le traitement antibiotique doit être adapté pour être compatible avec la grossesse, et un suivi régulier est nécessaire tout au long de la gestation.
Conclusion
Les infections urinaires à répétition représentent un trouble courant pouvant altérer durablement la qualité de vie. Une prise en charge adaptée repose sur une approche globale, associant un traitement antibiotique ciblé prescrit par le médecin en cas de symptômes aigus et des mesures préventives comme l’hydratation et une hygiène intime rigoureuse avec en complément l’usage judicieux de compléments alimentaires à base de cranberry, probiotiques utiles en prévention. « Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à promouvoir la compréhension et la connaissance générale sur les infections urinaires à répétition. Elles ne sont en aucun cas destinées à se substituer aux conseils professionnels de santé, au diagnostic ou au traitement médical. Les solutions et supplémentations citées ne doivent jamais remplacer un régime alimentaire équilibré et varié. Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute nouvelle routine de supplémentation, en particulier si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez d’autres médicaments. »
Références
1. Cystite à répétition : que faire ? Quels sont les facteurs de risque ?
2. LES INFECTIONS URINAIRES À RÉPÉTITION
3. Phytothérapie : Canneberge ou cranberry
Valérie Delenne
Naturopathe
Valérie Delenne, certifiée praticien de santé naturopathe en 2009 auprès de la FENA*, et membre de l’OMNES*, elle suit un cursus en 2011...